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La protection de la faune et des habitats est garantie par des accords internationauxLes gouvernements du monde entier s’apprêtent à statuer sur le sort de dizaines d’espèces menacées
Les gouvernements du monde entier s’apprêtent à statuer sur le sort de dizaines d’espèces menacées
La survie de nombreux animaux sera au cœur des débats de la 19e Conférence des Parties (COP) à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), qui débute ce lundi dans la capitale du Panama.
À l’occasion de cette réunion de la CITES, organisée en Amérique latine pour la première fois en vingt ans, des experts du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) seront présents sur place afin de recommander de meilleures mesures de protection pour toute une série d’espèces menacées par le commerce international : des éléphants aux rhinocéros, en passant par les requins et les minuscules grenouilles de verre.
Les décisions prises par les représentants des gouvernements des 183 pays membres et de l'Union européenne orienteront l’avenir de la protection et de la conservation de nombreux animaux commercialisés pour des parties de leur corps ou en tant que spécimens vivants.
« La COP de la CITES représente une occasion cruciale, qui ne se présente qu'une fois tous les trois ans. Une occasion qui permet de mettre en place des protections vitales pour certaines des espèces les plus vulnérables au monde », a expliqué Matt Collis, vice-président adjoint de la conservation chez IFAW.
« Depuis 1975, les pays du monde entier se réunissent pour protéger les espèces menacées. L’encadrement de leur commerce limite la demande internationale susceptible de les mener vers l’extinction. Nous saluons ces efforts essentiels, et tout particulièrement ceux de l’Amérique latine, qui s’apprête à accueillir les gouvernements du monde entier à Panama la semaine prochaine. »
Cette COP19 sera marquée par plusieurs propositions historiques qui pourraient offrir un nouvel élan à la conservation des requins. En effet, la quasi-totalité des espèces de requins commercialisées pour leurs ailerons et leur viande (contre seulement 25% aujourd’hui) pourrait être placée sous la supervision et la protection de la CITES.
Déposée par le Panama et déjà soutenue par 40 autres nations, la 37e proposition soumise à l’ordre du jour appelle à réguler le commerce de tous les requins requiem, principale famille de requins commercialisés. Cette famille comprend notamment le requin gris de récif (Carcharhinus amblyrhynchos), une espèce en danger d'extinction, ainsi que des espèces comme le requin sombre (Carcharhinus obscurus), que la surpêche et le commerce des ailerons ont poussé au bord de l’extinction.
D’autres propositions visent à mettre en place des protections similaires pour les petits requins-marteaux (proposition 38) et les raies-guitares (proposition 40), cousines des requins.
La protection de ces espèces relève de l'urgence, comme en témoignent de récentes études qui ont montré que 37% de toutes les espèces de requins (et de raies-guitares, qui leur sont étroitement apparentées) et 70% des espèces commercialisées pour leurs ailerons sont déjà menacées d'extinction. Les requins et les raies sont le deuxième groupe de vertébrés le plus menacé au monde, derrière les amphibiens. Par ailleurs, alors que de nombreux requins requiem sont des prédateurs essentiels de l’ensemble des récifs coralliens du monde, de récentes études menées à l’échelle mondiale ont révélé que ces requins sont fonctionnellement éteints[i] dans 20% des récifs, ce qui ne fait qu’aggraver le déséquilibre de ces écosystèmes déjà dévastés par le changement climatique.
« Le commerce non durable d’ailerons a entraîné un déclin catastrophique des populations de requins à l’échelle mondiale, au point de menacer d’extinction ces prédateurs pourtant essentiels sur le plan écologique », déplore Matt Collis. « La proposition du Panama offre aux nations du monde entier une occasion unique de renverser la tendance pour les requins, en fixant une feuille de route claire pour garantir la survie de ces espèces. »
À l'occasion de cette COP19, IFAW aura également à cœur d'alerter sur la criminalité liée aux espèces sauvages, qui constitue l’une des plus graves menaces dans les régions riches en biodiversité, comme l'Amérique latine. En effet, le commerce illicite d’espèces sauvages pose aux forces de l'ordre des défis sans précédent, notamment en matière de cybercriminalité et de saisies d’animaux vivants. IFAW entend donc profiter de cette conférence pour promouvoir de meilleures pratiques en la matière, à l’échelle régionale et internationale.
Comme lors de la précédente conférence de la CITES, le commerce de l'ivoire et celui des cornes de rhinocéros promettent d’être des sujets de discorde. Cependant, la conférence de cette année sera l’occasion de discuter d’une proposition alternative soumise par le Kenya, consistant à mettre en place un fonds dédié à la conservation des éléphants en échange de la destruction des stocks d’ivoire. IFAW salue les efforts du Kenya, qui démontre clairement sa volonté de se détourner du commerce de l'ivoire en proposant cette alternative durable, bénéfique à la fois aux éléphants et aux communautés locales.
La 19e Conférence des Parties à la CITES se poursuivra jusqu’au vendredi 25 novembre.
Des experts d'IFAW seront présents sur place et disponibles sur demande (en personne ou par téléphone/Zoom) pour répondre à des interviews en français ou en anglais.
La documentation et le programme de la CITES sont disponibles ICI.
Avis aux chargés d’images : des photos et des vidéos en haute résolution illustrant la proposition du Panama sur les requins sont téléchargeables ICI.
D’autres images sont également disponibles sur demande.
Contact presse :
Camille Vicet, IFAW France,, press@ifaw.org
À propos du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW)
IFAW est une organisation à but non lucratif qui œuvre en faveur d’une cohabitation harmonieuse entre les animaux et les hommes. Travaillant avec des experts et des citoyens dans plus de 40 pays du monde, nous sauvons, soignons et relâchons des animaux, tout en restaurant et en protégeant leurs habitats naturels. Les problèmes qui nous occupent sont urgents et complexes. Pour les résoudre, nous adoptons un regard neuf et menons des mesures audacieuses. En partenariat avec des communautés locales, des gouvernements, des organisations non gouvernementales et des entreprises, nous utilisons des méthodes innovantes afin de permettre à toutes les espèces de prospérer. Pour en savoir plus, rendez-vous sur ifaw.org.
[i] Ce terme est utilisé lorsque le faible nombre d'animaux d'une même espèce entraîne un bouleversement néfaste de l'ensemble de l'écosystème dans lequel elle vit
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