vote révolutionnaire en faveur de la réglementation du commerce mondial non durable des ailerons de requins

REMARQUE: Mise à jour concernant les poissons-guitares le 18 novembre.

(Panama City, Panama – 18 novembre 2022) - Une décision phare a été prise par les gouvernements du monde entier. Elle ambitionne d'inverser la tendance en matière de conservation des requins : près de 100 espèces de requins et de raies vont bénéficier d'une protection accrue suite à la 19ème Conférence des Parties (COP19) de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES). 

IFAW (le Fonds international pour la protection des animaux) a salué la décision des gouvernements participant à la COP19 à Panama City, au Panama, qui ont voté massivement en faveur de l'inscription des 54 espèces de la famille des requins requiem, de six espèces supplémentaires de requins-marteaux et de 37 poissons-guitares (espèces proches des requins) à l'annexe II de la CITES, en introduisant de nouvelles exigences de durabilité pour que le commerce international soit autorisé.

« IFAW applaudit les gouvernements pour cette décision novatrice visant à contrôler le commerce mondial non durable des ailerons et de la viande de requin, un commerce qui a poussé certains de ces prédateurs écologiquement importants au bord de l'extinction », a déclaré Barbara Slee, responsable des programmes de politique internationale d'IFAW.

« Ce vote peut véritablement transformer la conservation des requins, en offrant une protection indispensable à des espèces qui ont longtemps été négligées », a ajouté B. Slee. « Le Panama et ses gouvernements partenaires ont proposé une voie claire pour la survie de ces espèces. IFAW plaide depuis longtemps pour une telle action et se réjouit de travailler avec les gouvernements pour améliorer la gestion des pêcheries de requins qui résultera de ce changement. »

Associées à d'autres propositions d'inscription de requins et de raies, les trois propositions placeraient collectivement presque toutes les espèces de requins commercialisées au niveau international à leurs fins sous la surveillance et les contrôles de la CITES, contre seulement 25 % avant la CoP19. Grâce à cette inclusion de presque toutes les espèces faisant actuellement l'objet d'un commerce mondial d'ailerons de requins, il sera beaucoup plus facile pour les douaniers et les agents chargés de faire appliquer la loi de s'assurer que seul le commerce légal et durable existe. En effet, toute expédition de produits à base de requins nécessitera un permis prouvant que le commerce répond aux exigences légales et durables du commerce international des espèces inscrites à l'annexe II de la CITES. À l'heure actuelle, peu de restrictions existent et la plupart des pêcheries de requins dans le monde sont peu ou pas du tout gérées.

Le gouvernement du Panama a mené l'initiative visant à renforcer la protection des requins requiem, en partenariat avec 40 nations du monde entier, dont les États membres de l'UE. Les requins et les raies constituent le deuxième groupe de vertébrés le plus menacé de la planète, le plus souvent pêchés à outrance pour leurs ailerons et leur viande. Un tiers de tous les requins et raies sont menacés d'extinction. Ce chiffre atteint les deux tiers pour les espèces qui font l'objet d'un commerce international d'ailerons. La population des requins pélagiques (espèce de requins vivant en haute mer) a diminué de plus de 70 % en seulement 50 ans. Concernant les espèces côtières, une étude récente a révélé que les requins sont considérés comme « fonctionnellement éteints » (ils ne jouent pas leur rôle normal dans l'écosystème) dans 20 % des récifs coralliens étudiés dans le monde. Cela compromet encore plus la santé de ces écosystèmes, qui sont déjà dévastés par le changement climatique et qui sont fondamentaux pour la survie des secteurs de la plongée et du tourisme et des pêcheries côtières, dont dépendent des millions de personnes dans le monde.

Pour être adoptées, les propositions devaient atteindre la majorité des deux tiers des gouvernements présents. L’inscription des requins requiem comprenait 19 espèces en danger critique d'extinction ou en danger et 35 autres espèces pour des raisons de ressemblance. Elle a été adoptée à bulletin secret par 88 voix pour, 29 contre et 17 abstentions. L'inscription du petit requin-marteau, qui inclut le requin tiburo, espèce en danger, ainsi que cinq autres membres de la famille des requins-marteaux, a été adoptée par consensus. 37 espèces de poissons-guitares ont été proposées pour inscription. L'inscription du poisson-guitare a été adoptée par 101 voix pour, 14 voix contre et 13 abstentions.

La COP19 se poursuit jusqu'au vendredi 25 novembre. Toutes les propositions d’inscription doivent être approuvées par la session plénière de la COP, lors des deux derniers jours.

À savoir

Des experts d'IFAW sont présents sur place et disponibles sur demande (en personne ou par téléphone/Zoom), y compris en anglais, espagnol, français, arabe, chinois, néerlandais et italien.

IFAW tweete des mises à jour en direct des débats, à l'adresse http://twitter.com/ifawglobal.

À l’attention des services photo : vous pouvez télécharger des photos et vidéos haute résolution en faveur de la proposition du Panama ICI.

D'autres images sont disponibles sur demande.

Note aux rédacteurs

L'inscription du requin requiem a été proposée par le Panama, le Bangladesh, la Colombie, la République dominicaine, l'Équateur, le Salvador, l'Union européenne et ses États membres, le Gabon, Israël, les Maldives, le Sénégal, les Seychelles, le Sri Lanka, la République arabe syrienne et le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord.

L'inscription du petit requin-marteau a été proposée par l'Union européenne, le Brésil, la Colombie, l'Équateur et le Panama.

L'inscription du poisson-guitare a été proposée par Israël, le Kenya, le Panama et le Sénégal.

Les inscriptions du requin requiem et du petit requins-marteau ont toutes deux reçu la protection de l'Annexe II de la CITES le 17 novembre, et le poisson-guitare l'a été le 18 novembre.

Pour plus d’informations ou pour organiser des interviews, veuillez contacter :
Benjamin Wiacek, Responsable de Communication
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