12 des espèces parmi les plus fascinantes en Europe
12 des espèces parmi les plus fascinantes en Europe
16 mai 2024
De l’écureuil roux au loup gris, l’Europe abrite une importante biodiversité dans ses plaines, ses montagnes, ses forêts et ses mers. Malheureusement, nombre de ces animaux luttent pour leur survie en raison de la disparition de leur habitat et des conflits entre l’humain et la faune. Découvrez les espèces uniques et remarquables d’Europe, choisies par les équipes d’IFAW de nos bureaux européens, et nos efforts pour les protéger.
1. Écureuil roux ou écureuil d’Eurasie (Sciurus vulgaris)
Choisi par : Frances Goodrum, Responsable campagnes et programmes – Royaume-Uni
Pourquoi : Les écureuils roux sont présents en Europe, mais leur nombre a considérablement diminué dans certains pays (dont le Royaume-Uni). Il possède un pelage brun-roux avec une queue touffue bien connue, et est plus petit que l’écureuil gris. J’aime aller en vacances en Écosse, une des régions où leur nombre se stabilise aujourd’hui grâce à des projets de conservation. La réserve RSPB près de Loch Leven est un endroit idéal pour les observer dans de belles zones arborées.
L’écureuil d’Eurasie, également connu sous le nom d’écureuil roux, est un rongeur au pelage roux vif à brun plus terne et au ventre blanc. Il a de grandes oreilles pointues avec de longues touffes de fourrure rousse. On le trouve dans les forêts et les zones boisées de tout le continent. Leur pelage roux leur permet de se camoufler sur l’écorce des pins. Ils sont classés comme préoccupation mineure, mais au Royaume-Uni et en Italie, l’écureuil gris qui a été introduit peut concurrencer l’écureuil roux, plus petit, pour l’habitat et les ressources, menaçant ainsi sa survie dans certaines régions.
2. Merle noir (Turdus merula)
Choisi par : Sabine Zwiers, Chargée de campagne – Pays-Bas
Pourquoi : Bien qu’il ne soit pas le plus coloré, le merle noir est considéré comme le meilleur chanteur des Pays-Bas. Il annonce le printemps et est le premier oiseau qui vous réveille tôt le matin. À l’origine oiseau forestier, le merle est aujourd’hui présent dans de nombreux jardins.
Également appelé merle commun, il est présent dans la plus grande partie de l’Europe et fréquente les forêts, les prairies et les habitats urbains. Il est connu pour son plumage noir et l’anneau jaune d’or qui entoure ses yeux, ainsi que pour son chant mélodieux. Il est classé comme préoccupation mineure par l’UICN ; toutefois, sa population semble diminuer en Grande-Bretagne en raison de l’intensification de l’agriculture. Elle connaît également un triste déclin aux Pays-Bas et dans les monts Cantabriques en Espagne, bien que la tendance générale de sa population soit à la hausse.
3. Pygargue à queue blanche (Haliaeetus albicilla)
Choisi par : Sabine Zwiers, Chargée de campagne – Pays-Bas
Pourquoi : Le pygargue à queue blanche a la plus grande envergure de tous les aigles. Ce sont également des chasseurs opportunistes, qui volent souvent des proies à d’autres oiseaux ou à des loutres.
Également connu sous le nom de grand aigle de mer, le pygargue à queue blanche est un grand oiseau de proie aux plumes brunes, à l’exception de sa queue d’un blanc éclatant. On le trouve dans les forêts, les prairies et les habitats marins de toute l’Europe centrale, septentrionale et orientale, ainsi que dans de nombreuses autres régions du monde. Ils vivent généralement près de grandes étendues d’eau, comme les lacs, les rivières et les océans. Prédateurs supérieurs, ils descendent en piqué pour attraper les poissons à l’aide de leurs grandes serres, mais ce sont aussi des charognards, qui se régalent de carcasses.
4. Anguille d’Europe (Anguilla anguilla)
Choisi par : Frances Goodrum, Responsable campagnes et programmes – Royaume-Uni
Pourquoi : L’anguille d’Europe est aujourd’hui l’un des animaux les plus trafiqués au monde.
Elle est en danger critique d’extinction dans toute son aire de répartition. Cette espèce effectue l’une des migrations les plus impressionnantes de tous les animaux, réalisant un voyage de deux ans de l’Europe à la mer des Sargasses (autour des Bermudes) pour faire naître ses petits. Malheureusement, le trafic de ces anguilles est lucratif, avec des profits illégaux estimés à environ 3 milliards d’euros. L’opération LAKE, une intervention majeure qui a empêché la contrebande de plus de 26 tonnes d’anguilles, a permis à un grand nombre d’entre elles de retourner dans leur habitat naturel.
5. Grand cachalot (Physeter macrocephalus)
Choisi par : Aurore Morin, Chargée de campagne – France
Pourquoi : Le cachalot est le plus grand des cétacés à dents et un plongeur très accompli, puisqu’il peut retenir sa respiration pendant plusieurs heures pour descendre dans les profondeurs de l’océan (jusqu’à 2 000 mètres de profondeur !). Ils dorment à la verticale et ferment une moitié de leur cerveau pendant leur sommeil.
La population de cachalots en Méditerranée est malheureusement considérée comme en danger d’extinction par l’UICN car elle est estimée aujourd’hui à seulement 200 individus. Les cachalots de Méditerranée sont gravement menacés par les collisions avec les navires et la pollution sonore sous-marine.
6. Castor d’Europe (Castor fiber)
Choisi par : Robert Kless, Directeur – Allemagne
Pourquoi : C’est un véritable ingénieur du paysage, qui construit des barrages permettant de créer des habitats pour de nombreuses autres espèces.
Le castor d’Europe ou castor d’Eurasie est présent dans toute l’Europe occidentale, l’Europe du Nord et la région baltique. Malheureusement, il a été chassé jusqu’à l’extinction au Royaume-Uni, et sa population continentale n’était plus que de 1 200 individus en 1900. Depuis lors, l’espèce s’est considérablement rétablie grâce aux efforts de conservation. Les castors modifient leur environnement plus que la plupart des autres animaux, en construisant des barrages qui créent des plaines inondables. Ces zones humides constituent des habitats pour de nombreux autres types d’animaux.
7. Lynx boréal (Lynx lynx)
Choisi par : Céline Sissler-Bienvenu, Directrice du programme d’interventions lors de catastrophes – Europe
Pourquoi : Les lynx sont les carnivores les plus menacés d’Europe et les félins les plus menacés au monde. Bien qu’ils soient une espèce clé de leur écosystème, ces animaux insaisissables font face à des menaces permanentes : le braconnage, la dégradation de leur habitat, la raréfaction de leurs proies en raison de la concurrence des chasseurs, les accidents de voiture et une nouvelle menace, les catastrophes naturelles comme les inondations et les feux de forêt. Il ne reste plus que quelques milliers d’individus sur le continent.
Le lynx boréal vit dans le nord, le centre et l’est de l’Europe, jusqu’à la côte orientale du continent asiatique. Le lynx ibérique (Lynx pardinus) ne vit qu’en Espagne et est beaucoup plus menacé : on estime qu’il ne reste que 156 individus.
8. Marsouin commun (Phocoena phocoena)
Choisi par : Noé Swynghedauw, Chargé de campagne – France
Pourquoi : Le marsouin commun est l’une des plus petites espèces de cétacés. Il vit généralement en petits groupes et remonte rapidement à la surface sans trop sortir son corps au-dessus de l’eau. Je les trouve très intrigants en raison de leur nature discrète !
Les estimations combinées indiquent qu’il y a plus d’un million de marsouins dans le monde. L’espèce est donc une préoccupation mineure. Il existe toutefois quelques exceptions importantes : la population de la mer Baltique est considérée comme étant en danger critique d’extinction et celle de la mer Noire comme étant en danger. La population de la péninsule ibérique fait également l’objet d’une inquiétude grandissante. Dans les trois cas, les prises accessoires des pêcheries sont la principale cause du déclin continu des populations de petits cétacés.
9. Élan
Choisi par : Robert Kless, Directeur – Allemagne
Pourquoi : Surnommé le « roi des forêts », l’élan est le cervidé le plus grand et le plus lourd au monde.
Connu sous le nom d’orignal en Amérique du Nord, l’élan (Alces alces) est réputé pour ses larges bois en forme de main ouverte, que les mâles perdent chaque année (les femelles n’ont pas de bois). Les bébés élans grandissent incroyablement vite, si bien qu’à l’âge de cinq jours seulement, ils sont suffisamment grands et forts pour courir plus vite qu’un humain. Les élans peuvent mesurer jusqu’à 1,80 mètre et peser de 360 à 730 kilos.
Ils vivent dans les environnements plus froids du nord de l’Europe et de la Russie, ainsi qu’au Canada et dans le nord des États-Unis. Cet élan ne doit pas être confondu avec l’espèce Cervus canadensis, appelée wapiti en Amérique du Nord.
10. Tortues de Méditerranée
Choisi par : Céline Sissler-Bienvenu, Directrice du programme d’interventions lors de catastrophes – Europe
Pourquoi : Les tortues ont connu plus de 200 millions d’années d’évolution. Ces animaux ectothermes ont réussi à survivre à de nombreuses crises jusqu’à présent grâce à leurs remarquables facultés d’adaptation. Cependant, le changement climatique anthropique leur complique la vie. Si les tortues ont évolué avec les incendies dans le bassin méditerranéen, les nouvelles caractéristiques de ces derniers (plus fréquents, plus intenses, plus rapides et beaucoup plus difficiles à maîtriser) ont un impact sévère sur leurs populations. Leur lenteur et leur très faible capacité de fuite les rendent très vulnérables aux catastrophes. Par ailleurs, en raison de leur capital sympathie élevé, elles font l’objet d’un trafic pour être gardées comme animaux de compagnie. Malheureusement, comme leur comportement et leurs besoins ne sont pas vraiment connus des propriétaires, et que les tortues ne font pas entendre leur souffrance, beaucoup d’entre elles voient leur durée de vie réduite, passant d’une moyenne de 60 à 90 ans à l’état sauvage à 10 à 15 ans en captivité.
Il existe six types distincts de tortues de Méditerranée : la tortue bordée (Testudo marginata), la tortue d’Hermann (Testudo hermanni), la tortue levantine (Testudo graeca ibera), la tortue d’Egypte (Testudo kleinmanni), la tortue de Néguev (Testudo werneri), et la tortue grecque (Testudo graeca, également appelée tortue mauresque). La tortue bordée est considérée comme préoccupation mineure, la tortue d’Hermann comme quasi menacée, la tortue levantine comme vulnérable et toutes ces tortues ont souffert des incendies qui ont ravagé la Grèce lors de l’été 2023.
11. Loup gris (Canis lupus)
Choisi par : Mia Crnojevic, Chargée de campagne – France
Pourquoi : Cet animal illustre l’intelligence et la résistance des animaux et représente une lueur d’espoir en termes d’efforts de conservation en Europe. Il est d’autant plus opportun de mentionner cette espèce qu’en dépit des réussites en matière de conservation, notre génération risque de répéter les erreurs du passé avec cette magnifique créature, car les voix de l’intolérance et de la dissidence mettent une fois de plus cette espèce en péril.
Le loup gris, qui était autrefois le mammifère le plus répandu au monde, est présent en Europe, en Asie et en Amérique du Nord, mais deux sous-espèces vivent en Europe : le loup ibérique (Canis lupus signatus) et le loup d’Italie (Canis lupus italicus). Les loups sont des prédateurs supérieurs et, sans leur présence dans l’écosystème, les espèces proies peuvent connaître une croissance démographique incontrôlée, préjudiciable à la végétation et à l’environnement dans son ensemble. En Europe, ils ont malheureusement été chassés jusqu’à l’extinction. Mais depuis les années 1960, leur nombre a augmenté de près de 1 800 %.
Les idées fausses et les craintes suscitées par des prédateurs comme le loup gris ont une incidence sur notre façon de les traiter. IFAW œuvre pour promouvoir la coexistence avec des prédateurs comme les loups afin d’éviter que des méthodes brutales de contrôle létal ne soient utilisées à leur encontre.
12. Oreillard montagnard (Plecotus macrobullaris)
Choisi par : Staci McLennan, Directrice des politiques – Europe
Pourquoi : J’ai toujours aimé les chauves-souris. Si les films d’horreur leur ont donné une mauvaise réputation dans mon enfance, je les trouve fascinantes, qu’il s’agisse de leur manière gracieuse de voler dans le ciel nocturne ou de l’utilisation de l’écholocation pour s’orienter et trouver de la nourriture. À l’université, dans mon laboratoire de biologie de la faune, j’ai pu manipuler ces magnifiques créatures et leur corps poilu, leurs délicates membranes alaires et leurs oreilles douces étaient remarquables. Elles constituent une composante essentielle de leur écosystème, et mon fils et moi aimons les observer en été depuis notre terrasse.
L’oreillard montagnard, aussi appelé oreillard alpin, est une espèce de chauve-souris de taille moyenne que l’on trouve dans toute l’Europe, de la France et de l’Espagne au Moyen-Orient et au Caucase. Elle est reconnaissable à ses oreilles particulièrement longues et à son ventre blanc. Il est intéressant de noter que cette chauve-souris se trouve en altitude dans les Alpes et les Pyrénées, mais aussi au niveau de la mer dans d’autres régions. Elles ne semblent pas se soucier de la température, car on les retrouve aussi bien dans les climats chauds que dans les climats froids. Ce dont elle a besoin, c’est des crevasses rocheuses, des corniches et des pierres cassées, dans lesquelles elle s’installe.
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