Matt Collis
« Les décisions politiques en matière de faune et de flore sauvages doivent faire partie intégrante des actions du gouvernement — elles ne sont pas optionnelles. »
grande victoire pour la faune lors de la grande conférence de l’ONU sur les espèces migratrices
Quiconque a suivi les actualités d’IFAW ces derniers jours aura pu constater que les experts politiques d’IFAW ont travaillé dur pour obtenir des résultats positifs pour certaines de nos espèces d’animaux sauvages les plus vulnérables lors d’une conférence intergouvernementale cruciale en Inde.
Alors que la 13e CdP (Conférence des parties) de la Convention des Nations unies sur les espèces migratrices (CMS) touche à sa fin à Gandhinagar, au Gujarat, nous pouvons célébrer quelques victoires importantes, les gouvernements ayant accepté d’accorder une protection accrue à l’éléphant d’Asie, au jaguar et au requin océanique.
Étant donné que les animaux ne reconnaissent pas les frontières nationales et que les réglementations visant à protéger les espèces menacées dans un pays ne suivent pas ces dernières lorsqu’elles traversent les frontières vers d’autres pays, la CMS a été fondée en 1979 dans le but de s’assurer que les nations avec des espèces migratrices menacées travaillent pour coordonner les mesures de conservation afin de protéger ces animaux et leurs habitats.
Il y a de bonnes nouvelles pour l’emblématique jaguar, présent dans 19 pays du continent américain, mais qui a perdu 40 % de son habitat au cours des 100 dernières années. Il est menacé par de nouvelles pertes d’habitats et de corridors migratoires clés, ainsi que par le commerce illégal d’espèces sauvages. Les représentants gouvernementaux présents des 130 parties membres de la CMS ont accepté la proposition de l’inscrire à la fois à l’Annexe I et à l’Annexe II de la CMS.
Une inscription à l’Annexe I signifie que les pays doivent interdire la mise à mort et le harcèlement délibérés d’une espèce. Une inscription à l’Annexe II exhorte les pays à travailler ensemble pour protéger les espèces dans toute leur aire de répartition, notamment en concluant des accords spécifiques si nécessaire. L’inscription du jaguar devrait conduire à une plus grande coopération pour conserver les animaux et leur habitat dans toute leur aire de répartition.
L’éléphant d’Asie a également été inscrit pour la première fois à la CMS et l’Inde, pays hôte, a annoncé son intention de travailler avec d’autres pays de l’aire de répartition de l’éléphant d’Asie pour conclure un accord régional prévoyant des actions collectives pour préserver l’animal, qui est classé « En danger » sur la Liste rouge de l’UICN.
Les éléphants d’Asie souffrent de la perte et de la fragmentation de leur habitat ainsi que de l’abattage illégal pour leur ivoire et d’autres produits, comme la peau, qui a favorisé le braconnage pour répondre à une demande croissante de bijoux en peau d’éléphant. En outre, les éléphants d’Asie sont régulièrement victimes de représailles en raison des conflits entre l’homme et l’éléphant et peuvent être tués au contact des infrastructures humaines, notamment lors de collisions sur les routes et les voies ferrées.
Le requin océanique a également été inscrit à l’Annexe I de la CMS lors de cette réunion. Autrefois l’un des requins les plus communs au monde, il est aujourd’hui En danger critique d’extinction, avec des pertes de 98 à 100 % en raison de la surpêche, alimentée par la demande pour leurs ailerons destinés à la soupe d’ailerons de requins. C’est pourquoi elle a été l’une des espèces clés pour lesquelles IFAW a demandé une action urgente lors de la CdP13. L’inscription a accordé au requin océanique le plus haut niveau de protection possible, ce qui signifie que celui-ci ne doit plus être capturé dans toute son aire de répartition.
D’autres volets importants des travaux de conservation ont également été approuvés lors de la réunion, notamment les travaux visant à lutter contre le bruit marin et la pêche accidentelle, ainsi que la mise en œuvre d’une nouvelle initiative visant à mieux protéger les carnivores africains, tels que les guépards, les léopards, les lions et les chiens sauvages.
La CMS fait également un travail précurseur qui est unique en matière d’accords internationaux sur l’environnement, comme la reconnaissance pour la première fois de l’importance de l’individu dans la société animale et le lien avec la conservation. Les chimpanzés qui utilisent des outils pour casser des noix ainsi que la structure sociale complexe et la communication au sein des sous-espèces de cachalots ont été mis en avant comme exemples, encourageant les gouvernements à utiliser les connaissances scientifiques de ces comportements culturels pour mieux orienter les actions visant à les protéger. Cela s’aligne sur l’approche d’IFAW en matière de bien-être et de conservation des animaux, alors que nous nous efforçons de protéger des animaux individuels dans le cadre des efforts visant à sauver des populations entières.
Les décisions prises lors des réunions de la CMS ne sont cependant que la première étape, et à bien des égards, la partie facile, même si ce n’est pas souvent la sensation que l’on a lors de ces réunions. Ces décisions constituent des engagements d’action de la part des gouvernements. Toutefois, de nombreuses décisions doivent être transposées dans les lois et politiques nationales lorsque les représentants des gouvernements rentrent chez eux après ces réunions.
La liste des espèces de requins en est un exemple. Actuellement, seulement 28 % des Parties à la CMS ont pleinement mis en œuvre des protections pour les requins inscrits à l’Annexe I. Constituant une garantie cruciale pour les espèces de requins migrateurs menacées, la mise en œuvre mondiale des dispositions juridiquement contraignantes de la CMS est essentielle pour prévenir tout nouveau risque d’extinction. C’est pourquoi IFAW et les ONG partenaires travaillent avec un certain nombre de gouvernements pour développer leurs capacités et fournir un soutien technique à ceux qui cherchent à gérer efficacement les requins inscrits à la CMS.
La prochaine CdP de la CMS aura lieu dans un peu plus de trois ans, mais avant cela, il y a beaucoup de travail à faire et IFAW participera à un certain nombre d’autres forums politiques internationaux importants dans l’intervalle. En effet, cette année s’annonce comme une année chargée pour les importantes conférences relatives à la faune sauvage. Cliquez ici pour en savoir plus sur les 10 réunions les plus importantes en 2020.
Matt Collis
« Les décisions politiques en matière de faune et de flore sauvages doivent faire partie intégrante des actions du gouvernement — elles ne sont pas optionnelles. »
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