Eunice Peneti, membre de l’Équipe des lionnes devient la première écogarde féminine à conduire dans Amboseli

Sept des dix marathoniens les plus rapides de tous les temps sont des athlètes kenyans. Cinq des dix marathoniennes les plus rapides de tous les temps sont des athlètes kenyanes. Des noms comme Eliud Kipchoge, Brigid Kosgei et Mary Jepkosgei Keitany doivent évoquer des souvenirs aux amateurs d’athlétisme, en particulier dans la catégorie marathon, car ils font partie du groupe d’élite des meilleurs athlètes du monde capables de courir 42,195 km et de gagner leur place parmi les 10 personnes les plus rapides du monde sur cette distance. Ils ont tous en commun un lieu au Kenya : Eldoret, une ville située sur un plateau de la vallée du Rift. À 2 100 mètres d’altitude, c’est là que certains des athlètes d’élite du monde entier s’entraînent pour gagner. Il est scientifiquement prouvé que la haute altitude améliore les performances athlétiques. Eldoret est l’endroit où beaucoup se rendent pour essayer d’accomplir leur rêve d’être parmi les coureurs les plus rapides de tous les temps. C’est là qu’ils apprennent à travailler dur, à garder le cap et à ne jamais, jamais, abandonner.  

Eunice Peneti, une femme qui casse les stéréotypes 

En grandissant à Amboseli, à 550 kilomètres au sud et à une altitude inférieure d’environ 1 000 mètres, Eunice Peneti était une grande athlète. Elle était si douée en course à pied que ses études secondaires ont été financées par une bourse d’études du gouvernement. Après avoir terminé ses études, Eunice s’est installée à Eldoret, terrain d’entraînement vénéré des athlètes olympiques de renommée mondiale. Il s’agissait d’une opportunité unique pour la jeune femme et cela a contribué à renforcer la ténacité d’un caractère déjà déterminé. Là-bas, elle a participé et même gagné quelques courses avant de retourner à Amboseli pour candidater et réussir à obtenir sa place au sein de l’Équipe des lionnes d’IFAW. L’Équipe des lionnes est composée de femmes écogardes : ce sont les premières femmes de la communauté Maa, très patriarcale, d’Amboseli à occuper ce poste physiquement, mentalement et émotionnellement exigeant. Les leçons apprises à Eldoret se sont révélées utiles. En juillet 2021, la jeune femme de 29 ans a franchi une nouvelle étape en devenant la première membre de l’Équipe des lionnes à apprendre à conduire. Elle est également devenue la toute première et la seule femme écogarde communautaire de l’écosystème d’Amboseli à conduire. 

Parmi les collègues d’Eunice (les Écogardes locaux d’Olgulului (OCWR)), ils sont quatre à conduire, tous des hommes. Nous lui avons demandé ce qui lui a donné envie d’apprendre à conduire et de rejoindre ses collègues masculins. Eunice s’est rappelé comment, en juillet 2019, lors d’une patrouille transfrontalière avec des collègues écogardes du Kenya et de Tanzanie, il n’y avait qu’un seul conducteur parmi eux et lorsqu’il a eu besoin d’aide avec le véhicule, personne ne pouvait conduire. Bien que cet incident ait éveillé l’intérêt d’Eunice, elle n’a rien fait à ce moment-là. Plusieurs mois plus tard, le chef d’Eunice, le Directeur des Écogardes locaux d’Olgulului (OCWR), a eu besoin de faire déplacer un véhicule d’une des sept bases des OCWR à une autre. Une fois de plus, personne en poste n’était en mesure de conduire. Ça a été le coup de pouce dont Eunice avait besoin ! Peu après, elle a informé le Directeur de son désir d’apprendre à conduire. Il lui a conseillé d’écrire une lettre exprimant son intérêt et, deux jours plus tard, elle lui a remis sa demande écrite. Cette demande a été rapidement approuvée et c’est ainsi qu’a commencé son aventure pour apprendre non seulement la conduite de base mais aussi la conduite défensive, une compétence essentielle sur le terrain accidenté d’Amboseli. IFAW a pris en charge financièrement la formation et les frais d’Eunice, y compris son hébergement et ses repas, tout au long de son séjour de sept semaines à Nairobi où elle a suivi les cours. IFAW a également pris en charge ses frais de transport vers et depuis Amboseli. 

Une source d’inspiration pour les filles du Kenya 

En tant que membre de l’Équipe des lionnes d’IFAW, Eunice est déjà un modèle pour les jeunes femmes du Kenya. Ses nouvelles compétences de conduite sont rares parmi les femmes de sa communauté. Eunice ne prend pas sa réussite à la légère. Si elle est, à juste titre, fière, Eunice espère surtout inspirer les femmes et les jeunes filles de sa communauté à occuper des rôles auparavant dominés par les hommes. Elle cite sa propre source d’inspiration : une femme officier de police qu’elle admirait beaucoup lorsqu’elle était au lycée. Bien qu’elle n’ait jamais su son nom ou quoi que ce soit d’autre à son sujet, Eunice, qui est également maman d’une petite fille de sept ans, admirait cette femme officier, dont l’uniforme était impeccable, alors qu’elle se rendait chaque jour au poste de police situé près de son lycée. Aujourd’hui, Eunice est un modèle pour les jeunes filles au Kenya, les incitant à repousser les frontières et à poursuivre leurs rêves.