les dernières lignes directrices signent la fin du commerce de l’ivoire dans l’UE
les dernières lignes directrices signent la fin du commerce de l’ivoire dans l’UE
16 décembre 2021
Le texte qui suit est adapté d’un article original publié par Politico.
Lorsque les éléphants s’épanouissent, de nombreux autres animaux le font aussi. À travers leurs actions quotidiennes, les éléphants contribuent de manière cruciale au maintien d’un écosystème sain et équilibré. Leur survie est cependant toujours menacée, alors qu’on estime que des milliers d’éléphants d’Afrique sont encore braconnés chaque année pour leur ivoire. Malgré des restrictions accrues dans le monde entier, y compris au sein de l’UE, le commerce de l’ivoire reste complexe et rempli de failles juridiques, alimentant ainsi une demande continue.
L’annonce faite aujourd’hui par la Commission européenne introduit les mesures les plus strictes jamais prises dans l’histoire de l’UE concernant le commerce de l’ivoire, et c’est une excellente nouvelle pour les éléphants. La législation révisée de l’UE limitera considérablement le commerce intérieur de l’ivoire, ainsi que les importations et les réexportations tant d’ivoire brut que d’ivoire travaillé. Il ne restera que quelques exceptions pour les antiquités et certains instruments de musique.
Cette annonce est une avancée majeure pour des organisations telles que la nôtre, qui font campagne depuis dix ans pour une interdiction totale du commerce de l’ivoire dans l’UE. Bien que cette nouvelle législation n’aille pas aussi loin, elle montre que l’UE assume enfin la responsabilité de la mort de milliers d’éléphants en raison du commerce de l’ivoire.
IFAW joue un rôle de premier plan dans les efforts de conservation depuis de nombreuses décennies, et nous avons lancé des discussions qui ont finalement abouti à ce qui est aujourd’hui connu sous le nom de Plan européen de lutte contre le trafic d’espèces sauvages (WTAP). Depuis lors, nous avons mené les efforts visant à lutter contre le commerce de l’ivoire et le trafic d’espèces sauvages, en plaidant pour l’adoption du WTAP en 2016, y compris au niveau des États membres. Ces travaux ont conduit à des restrictions du commerce de l’ivoire en France, aux Pays-Bas, en Belgique, au Luxembourg et au Royaume-Uni.
Si nous pouvons collectivement être fiers de cette étape importante et nous réjouir du fait que la Commission européenne ait pris les devants, le travail doit se poursuivre. Les éléphants sont toujours menacés, et l’adoption de nouvelles restrictions n’est qu’une étape vers la protection qui est nécessaire.
Ces nouvelles règles définies par la Commission européenne constituent un grand pas en avant, et tous les pays de l’UE seront désormais appelés à les mettre en œuvre. Il faudra peut-être plusieurs mois avant que les pays puissent fournir les moyens de contrôle et de répression nécessaires. Restons donc vigilants et veillons à ne pas participer au commerce d’espèces sauvages en ligne ou dans les commerces traditionnels.
L’UE et les États membres auront maintenant plusieurs occasions de démontrer leur engagement à protéger les éléphants et l’ensemble de la faune sauvage et de contribuer, ensemble, à la sauvegarde de la biodiversité mondiale. Au final, nous avons besoin d’une plus grande volonté politique et d’une action plus rapide dans notre course contre le changement climatique et la disparition de la biodiversité à grande échelle.
Le rôle de la cybercriminalité
Si l’UE veut faire preuve d’un plus grand engagement, elle doit également adopter une position plus ferme en matière de cybercriminalité liée aux espèces sauvages. Les espèces les plus menacées au monde sont en danger à cause du commerce en ligne. En raison de l’ampleur et de la nature anonyme du trafic en ligne, il est essentiel que les entreprises du secteur des technologies et les autorités nationales prennent en charge la détection et la perturbation de la criminalité en ligne liée aux espèces sauvages.
En tant que membre fondateur de la Coalition pour mettre fin au trafic d’espèces sauvages en ligne, IFAW continue de s’engager auprès des plus grandes entreprises d’e-commerce, de technologie et de réseaux sociaux pour qu’elles prennent des mesures rapides et efficaces afin de retirer de leurs plateformes les produits illégaux issus d’espèces sauvages tels que l’ivoire. En outre, notre initiative « Cyber Spotters » forme les citoyens sur comment identifier et signaler les annonces suspectes en ligne, un outil essentiel de la Législation de 2020 sur les services numériques (DSA) de l’UE. Un Code de conduite et d’orientation de l’UE sur la cybercriminalité liée aux espèces sauvages faciliterait la détection des produits illégaux issus d’espèces sauvages et l’application de la loi pour tous les États membres.
Avec les sites de vente en ligne d’aujourd’hui, le commerce illégal d’espèces sauvages n’est souvent qu’à un clic. Cliquez ci-dessous pour découvrir comment vous pouvez vous joindre à nous pour dire non à l’ivoire et aux autres produits illégaux issus de la faune sauvage, et oui à la sensibilisation de vos amis. Contribuez à sensibiliser votre entourage et agissez en signalant directement les annonces et publications potentiellement illégales que vous voyez en ligne auprès des plateformes concernées.
Besoin de place
L’augmentation alarmante du braconnage et du trafic d’espèces protégées de la flore et de la faune nous affecte aux quatre coins du globe, de la biodiversité au climat, en passant par l’impact sur les communautés locales, notamment la pénurie mesurable de sécurité physique et alimentaire.
L’objectif d’IFAW est toujours de protéger et de connecter les habitats essentiels pour les éléphants et les autres animaux sauvages, tout en contribuant de manière réfléchie aux moyens de subsistance des personnes et aux ressources naturelles qui les entourent. Les espèces s’éteignent 100 fois plus vite qu’elles ne le feraient sans l’impact de l’homme. Les populations d’animaux sauvages ont chuté à moins de la moitié de leur nombre de 1970, alors que la population humaine a doublé. Pour protéger les éléphants et les personnes qui vivent à leurs côtés, nous travaillons sur le terrain avec les gouvernements, les communautés, les propriétaires fonciers et les écogardes afin de créer l’espace dont les éléphants ont besoin pour se déplacer. Nous pensons que, pour atteindre l’objectif « 30x30 » du Pacte vert et de la Stratégie européenne en faveur de la biodiversité (30 % des terres et des mers protégées d’ici 2030), l’UE doit placer la diplomatie verte et les financements dédiés au cœur de son action.
L’heure est venue de nous rassembler, partout dans le monde, et de laisser nos actions parler haut et fort pour aider les personnes et les animaux à prospérer ensemble.
Avec ces nouvelles restrictions au commerce de l’ivoire, l’Union européenne montre qu’elle peut faire ce qu’il faut, mais elle doit continuer à agir en faveur de la faune sauvage, et rapidement. C’est essentiel si nous voulons que les populations d’éléphants et d’autres espèces sauvages soient protégées pour les générations futures.
-Staci McLennan
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