l’héritage de Brian Davies, pionnier du bien-être animal et fondateur d’ifaw

Écrit par Paul Webster

Le défenseur du bien-être animal, Brian Davies, qui a fondé IFAW, est décédé le 27 décembre 2022 à l’âge de 87 ans, en laissant un héritage qui contribuera à aider d’innombrables animaux dans le monde entier à l’avenir.

incursion dans le bien-être animal

Bien avant que Brian Davies ne devienne un militant mondialement connu de la protection des animaux, il a été confronté en 1958 à la souffrance animale lorsqu’une voiture a heurté un chien près de chez lui, dans la région rurale du Nouveau-Brunswick, une province de la côte est du Canada.

À l’époque, Brian Davies, qui vient d’une famille de la classe ouvrière du Pays de Galles et de l’Angleterre, sert dans l’armée canadienne. Il a donc pris la situation en main et s’est mis en quête d’un vétérinaire pour soigner le chien blessé. Il s’est vite rendu compte qu’à l’époque, le bien-être animal était largement négligé au Nouveau-Brunswick. Très vite, il a quitté l’armée et s’est engagé comme secrétaire exécutif de la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux du Nouveau-Brunswick.

lutte contre la chasse aux phoques, fondation d’ifaw

En 1964, alors que Davies avait 29 ans, le gouvernement canadien l’a invité à observer les pratiques de chasse aux phoques dans le golfe du Saint-Laurent, où des dizaines de milliers de bébés phoques étaient tués à coups de gourdin chaque année pour que leurs peaux puissent être commercialisées en Europe et ailleurs.

En 1965, debout sur une banquise au large des côtes canadiennes, Davies se retrouve entouré des restes ensanglantés de centaines de bébés phoques massacrés. C’est à ce moment-là que sa passion pour le bien-être animal s’est transformée en une détermination ardente à s’opposer à la chasse aux phoques. Il a écrit plus tard : « Il est impossible de réglementer correctement la chasse. La seule façon de mettre fin à cette cruauté est d’interdire la chasse elle-même. »

En 1969, après quatre années de campagne acharnée contre la chasse aux phoques en Amérique du Nord et en Europe, Brian Davies a fondé IFAW. À cette époque, il était devenu un pionnier et un leader innovant du militantisme environnemental moderne.

« Brian était quelqu’un de très charismatique, se souvient Patrick Ramage, directeur de la Collaboration aux programmes et sensibilisation d’IFAW, quelques jours seulement après la mort de Brian Davies.

En s’attaquant à la chasse aux phoques, poursuit Patrick Ramage à propos de son mentor professionnel et ami, Brian a remis en question le plus grand massacre de mammifères marins au monde. Il avait vraiment trouvé la cause de sa vie. »

Le sort de ces bébés phoques très télégéniques, mais totalement sans défense, a captivé le monde, et Brian Davies aussi. En 1977, il a été emprisonné pour avoir bravé l’interdiction gouvernementale de se rendre en avion sur les lieux de chasse aux phoques. Face aux nombreuses menaces de mort de ses opposants virulents de l’industrie canadienne du phoque, Brian Davies a déménagé à Cap Cod. Lorsque l’Union européenne a interdit l’importation de peaux de bébés phoques en 1983, Patrick Ramage explique que « Brian Davies avait gagné la bataille. L’interdiction européenne a considérablement freiné l’industrie canadienne de la chasse au phoque. » 

aider les animaux dans le monde entier

Loin de se reposer sur ses lauriers, Brian Davies ne faisait que commencer. Sous sa direction, au cours des décennies suivantes, IFAW a élargi son champ d’action, passant du sauvetage des phoques à la protection et à la conservation des baleines, des éléphants, des ours et de nombreuses autres espèces dans plus de 40 pays.

Brian Davies utilisait habilement les caméras, le glamour des célébrités et les images poignantes d’animaux. Lorsqu’il a fait appel à des acteurs et à des hôtesses de l’air pour observer le massacre des phoques au large des côtes canadiennes, le soutien du public à IFAW (et l’opposition mondiale au massacre des phoques) a explosé.

À la fin des années 1990, Davies a également créé Network for Animals, une organisation qui travaille dans 26 pays et se concentre sur l’action directe pour aider les chiens, les ânes et les chats des rues, et Animal Survival International, qui se concentre sur la protection des animaux sauvages contre le changement climatique, la destruction des habitats et le commerce des espèces sauvages.

sens politique et persévérance

En se penchant sur la remarquable carrière de Brian Davies en tant que militant de la protection animale dans le monde entier, Patrick Ramage retrace son évolution, passant d’un militant de première ligne radicalement opposé à un stratège avisé des médias et à un négociateur politique très éloquent et persuasif.

« Bien qu’il ait eu toute la palette d’expériences, son génie a été de voir que la sphère politique et le changement de politique étaient les domaines où il pouvait faire la plus grande différence, explique Patrick Ramage. »

« Un changement décisif pour les animaux doit en fin de compte passer par un changement politique, a écrit Brian Davies.

Il a également été une source d’inspiration pour la prochaine génération de défenseurs du bien-être animal. Sheryl Fink, directrice de campagnes faune sauvage d’IFAW au Canada, déclare, « La leçon la plus importante que j’ai apprise de Brian Davies est celle de la persévérance. Il avait compris que les campagnes visant à changer les mentalités et les politiques à l’égard des animaux ne se gagnent pas du jour au lendemain, ni en un an, mais peuvent prendre des décennies d’efforts constants et de persévérance. »

selon ses propres termes

Pour un homme qui a si souvent eu le dernier mot, il semble approprié de conclure avec la description que Brian Davies a lui-même faite de sa vie, dans une lettre à ses sympathisants qui était caractéristiquement dramatique, mais humble. 

« Je suis photographe, réalisateur de documentaires et auteur de nombreux articles et de trois livres traitant tous de la chasse aux phoques, explique Brian Davies. Je suis également pilote d’hélicoptère et d’aéroplane et j’ai transporté les médias et les parlementaires sur la banquise ensanglantée (la clé pour mettre fin aux massacres) année après année. Mais par-dessus tout, je suis un champion dévoué des causes liées au bien-être animal. »