Lutter contre la cybercriminalité liée aux espèces sauvages dans l’UE
Les trafiquants d’espèces sauvages ont accès à un vaste marché en ligne, ouvert à toute heurevotre aide compte : le programme Cyber-observateurs de la faune sauvage d’IFAW s'attaque à la cybercriminalité faunique
votre aide compte : le programme Cyber-observateurs de la faune sauvage d’IFAW s'attaque à la cybercriminalité faunique
Alors que j’enquêtais sur le commerce des os de lion pour un essai académique, je me suis demandé dans quelle mesure il était facile pour une personne lambda d'acheter de tels produits. Il ne m'a fallu que deux petites minutes pour trouver une annonce pour un crâne de lion à vendre, sans aucune preuve de légalité. Et je ne l'ai ni trouvée sur une plateforme spécifique dissimulée aux regards non-experts ni sur un darknet, mais sur un site de vente en ligne accessible à tous. Quel choc cela fut pour moi, prenant conscience à quel point trouver des annonces illicites de spécimens sauvages était chose facile et accessible. Ce fut ma première véritable introduction face au problème mondial qu’est la cybercriminalité liée aux espèces sauvages, dans notre société où l'utilisation des réseaux sociaux et des plateformes en ligne ne fait que croître.
A propos du programme
Quelques semaines plus tard, j'appris qu'IFAW-France avait publié une offre de volontariat pour aider la lutte contre la cybercriminalité faunique dans le cadre du programme "Cyber-observateurs de la faune sauvage". Ce programme est un outil crucial regroupant des citoyens scientifiques et l'une des composantes clés de la Coalition pour mettre fin au trafic d'espèces sauvages en ligne. À la suite d’une formation sur la façon d’identifier les espèces menacées et leurs produits dérivés dans les annonces sur diverses plateformes en ligne, les cyber-observateurs signalent le contenu relevé directement aux chargés de campagnes d’IFAW, leur permettant ensuite de collaborer avec ces plateformes en ligne pour supprimer ce contenu et améliorer les politiques de lutte contre la cybercriminalité faunique. Ils deviennent ainsi nos yeux sur internet.
Cette opportunité de volontariat était parfaite pour moi. À ce moment, je travaillais sur ma thèse de Master portant sur la demande d'ivoire au Royaume-Uni et je souhaitais, en parallèle, donner quelques heures de mon temps par semaine pour aider à soutenir le travail d'IFAW. Ce poste m'aiderait à acquérir de nouvelles connaissances et une nouvelle expérience dans mon domaine d'études, tout en apportant une réelle contribution à la lutte contre le trafic d’espèces sauvages en ligne.
Mon expérience en tant que cyber-observateur de la faune sauvage
Le programme a commencé par une formation où nous avons à la fois appris à comment reconnaître une annonce suspecte et à identifier les spécimens sauvages. Nous - les huit volontaires sélectionnés - venions d'horizons et formations divers, mais nous partagions tous une passion commune pour les animaux. Durant ce programme de six semaines, nous avons surveillé certaines catégories de spécimens sauvages, sur des plateformes en ligne avec lesquelles nous collaborons (par exemple Leboncoin) pour une durée hebdomadaire de quatre heures. Afin de garder notre esprit stimulé et notre motivation intacte, nous avons changé de plateforme en ligne ainsi que de catégorie de spécimens à surveiller à mi-parcours. J'ai d'abord été chargé de signaler les annonces suspectes de reptiles, puis d'ivoire. Cependant, je ne peux pas nier que cette durée hebdomadaire m’est apparue comme étant plus que suffisante... Je n'ai jamais réussi à m’enlever de la tête la réalité de la chaîne d'approvisionnement de la cybercriminalité faunique derrière les photos des annonces que je regardais : le massacre d'éléphants, l'écorchage de pythons encore vivants, l’entassement de perroquets dans des bouteilles d'eau en plastique avant d'être passés en contrebande, etc.
Malgré cela et ce temps dédié limité, je me suis senti vraiment utile à travers cette expérience de volontariat. Et je peux vous confirmer à présent que je suis passé de l’autre côté en devenant chargé de campagnes, assurant entre autres le suivi de ce programme, que ce programme a et a eu un réel impact. Ce programme en France a été directement responsable de la suppression d'un millier d’annonces illicites, mais ce n'est qu'un début. En encourageant les plateformes en ligne à agir et à renforcer leurs politiques et leurs systèmes de filtrage, nous créons des mesures durables et de grandes ampleurs qui contribuent à perturber les réseaux criminels et à mettre fin à la cybercriminalité liée aux espèces sauvages.
Vous pouvez faire la différence en devenant un.e consommat.eur.rice averti.e
Enfin, j'encourage chacun d'entre vous à vous engager dans cette lutte contre la cybercriminalité liée aux espèces sauvages en devenant un.e consommat.eur.rice averti.e, en sensibilisant les consommateurs autour de vous et en signalant les annonces illicites liées aux espèces sauvages en ligne, que ce soit par le biais des programmes Cyber-observateurs de la faune sauvage ou de vous-même. Et même si vous ne serez pas nécessairement témoins des effets de ces actions, je peux vous assurer que ces efforts sont utiles et cruciaux. Nous faisons de notre mieux, mais nous avons besoin de tout le soutien que nous pouvons obtenir. Continuez donc à vous engager, car nous avons besoin de l'aide de toutes et tous pour protéger les animaux de la menace existentielle que représente la cybercriminalité liée aux espèces sauvages.
-Lionel Hachemin, Chargé de campagnes, Programmes
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