diminution du braconnage d’éléphants dans une réserve du Zimbabwe grâce aux écogardes
diminution du braconnage d’éléphants dans une réserve du Zimbabwe grâce aux écogardes
2 mai 2023
Dans les dix années qui ont suivi l’un des pires incidents de braconnage en Afrique australe, qui a entraîné la mort d’au moins 300 éléphants après la contamination au cyanure des points d’eau et de pierres à sel par les braconniers, les crimes contre la faune ont considérablement diminué dans le plus grand parc national du Zimbabwe.
Pourtant, les tristes souvenirs restent vivaces pour les écogardes qui ont vécu cette expérience en première ligne.
une découverte macabre
En 2013, par un samedi matin ordinaire au milieu de la saison des pluies, une unité anti-braconnage qui patrouille dans le parc national de Hwange effectuait une ronde de routine dans la partie sud de l’immense réserve, connue sous le nom de zone de Makona.
Katenda Tshuma, 42 ans, écogarde chevronné avec une expérience sans faille de la brousse, a soudain fait signe au chauffeur de s’arrêter après avoir senti une odeur de putréfaction très forte.
La présence de plumes et d’excréments de vautours sur le sol indiquait qu’une carcasse se trouvait à proximité. Dans ce parc, comme dans toute autre réserve naturelle, la mort est annoncée par des rapaces nécrophages et charognards.
Après dix minutes de recherche, Katenda Tshuma découvre un spectacle effroyable : un éléphant mâle en décomposition.
Le lendemain matin, une surveillance aérienne et terrestre étendue autour de certaines des zones les moins accessibles du parc a révélé des choses encore plus sinistres.
« Nous avons découvert plus de 20 carcasses dans la zone de recherche étendue. Cela reste l’une des expériences les plus bouleversantes de ma carrière, explique-t-il. »
L’enquête menée par l’Autorité zimbabwéenne de gestion de la faune sauvage et des parcs (ZimParks) a révélé que la mort avait été provoquée par un empoisonnement au cyanure. Ce crime horrible, qui a fait la une de la presse internationale en 2013, a entraîné la mort d’environ 300 éléphants et serait l’œuvre de syndicats de braconniers bien organisés.
un nouvel effort contre le braconnage dans le parc national de Hwange
Pour Katenda Tshuma et les autres volontaires courageux chargés de protéger le parc national de Hwange, cette catastrophe a été un signal d’alarme : la mission consistant à protéger les éléphants était plus importante que ce qu’ils n’avaient jamais imaginé.
« Ce terrible événement n’a pas éteint notre passion et notre désir de protéger ces gentils géants à l’état sauvage, ajoute Katenda Tshuma. En fait, la catastrophe a ravivé le désir de faire davantage pour protéger notre patrimoine faunique.
Nous sommes déterminés à utiliser toutes les ressources disponibles et à risquer nos vies pour que les événements de 2013 ne se reproduisent pas, précise-t-il. »
Station des écogardes de Makona : un changement de cap pour la protection de la faune
Près de dix ans après les faits de braconnage au cyanure de 2013, les statistiques de ZimParks montrent une baisse significative des incidents de braconnage dans le parc national de Hwange. Cette évolution est le fruit d’une meilleure application de la loi et d’un soutien à ZimParks de la part de partenaires du secteur de la conservation, comme IFAW, qui viennent répondre à une demande des autorités locales. Au cours des deux dernières années, aucun cas de braconnage d’éléphant n’a été enregistré dans les zones de Hwange soutenues par IFAW.
Le soutien d’IFAW a permis cette avancée en se concentrant sur les personnes, comme Katenda Tshuma, qui protègent la précieuse faune sauvage de la région.
À cette fin, nous améliorons le bien-être des écogardes en améliorant les conditions d’hébergement dans leur base. Nous avons également fourni des véhicules de patrouille supplémentaires et remis à neuf l’ancienne flotte pour la rendre plus fiable et permettre des déploiements plus rapides. Nous continuons à fournir du matériel de camping et des rations pour le terrain et à soutenir la formation des écogardes.
En vue de faire de la zone de Makona, point névralgique du braconnage et épicentre de la crise du cyanure de 2013, un refuge pour la faune, une nouvelle station d’écogardes a été construite dans le cadre d’un partenariat de conservation quinquennal de 5 millions de dollars entre IFAW et ZimParks. Elle accueille au moins 24 écogardes et leurs familles.
Katenda Tshuma fait partie des écogardes qui habiteront la nouvelle station. « Nous sommes reconnaissants des investissements réalisés par IFAW, qui contribueront certainement à la lutte contre le braconnage et permettront à la faune de prospérer dans la section Makona de ce parc immense, déclare-t-il.
J’espère que nos partenaires reproduiront ce type d’investissement dans d’autres zones protégées du pays afin que nous puissions gagner le combat contre le braconnage, a ajouté Katenda Tshuma. »
La base regroupe un complexe de bureaux, un centre d’opérations, un espace de loisirs, 12 unités d’habitation alimentées par un système d’énergie solaire renouvelable, ainsi que par un système d’approvisionnement en eau propre et salubre.
Située à environ 15 kilomètres de la communauté de Tsholotshlo, la nouvelle station d’écogardes jouera un rôle clé dans la réduction des conflits entre l’humain et la faune. Elle joue également un rôle essentiel dans le cadre de l’initiative Donnons de l’espace, dont l’objectif est de garantir une coexistence saine et sûre entre les communautés et les animaux sauvages, en particulier les éléphants, qui se déplacent librement dans leur aire de répartition naturelle.
« Le parc national de Hwange reste un atout important pour le gouvernement et le peuple du Zimbabwe. Nous devons veiller à protéger la faune et combattre le braconnage, conclut Katenda Tshuma. »
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