l’annonce très attendue de mesures plus restrictives sur le commerce d’ivoire en UE sort enfin

Après plusieurs années de lobbying, nous voilà enfin arrivés à des mesures plus restrictives du commerce d’ivoire au sein de l’UE.

Ce commerce peut à la fois servir comme couverture pour le commerce illicite d’ivoire et a aussi pour effet d’enlever tout tabou associé à son utilisation en augmentant ainsi la demande pour ces objets dits objets d’art. Ces objets n’ont pourtant de valeur réelle que sur un éléphant en vie.

une étape clé pour améliorer la situation des populations d’éléphants

La fermeture des marchés en ivoire est une étape clé pour améliorer la situation des populations d’éléphants aujourd’hui. En rendant le commerce de leurs dents tabou, on enlève une partie de la pression qui décime les populations d’éléphants : des milliers d’éléphants continuent d’être braconnés pour leur ivoire tous les ans.

Nous avons combattu pendant plusieurs années pour que cette annonce voit le jour. Lors de notre enquête en 2015 nous avons montré l’ampleur du commerce d’ivoire dans des maisons de vente aux enchères en France (presque 2 tonnes d’ivoire mises en vente en 2 mois). Cette enquête a fait pression pour pousser la France à interdire en grande partie le commerce d’ivoire domestique déjà en 2017. Loin d’une interdiction parfaite, car il fallait suivre la bonne mise en œuvre de nouvelles règles, et loin d’une interdiction totale, car elle permettait encore la commercialisation des objets en ivoire sous système dérogatoire, il s’agissait indéniablement d’un pas dans la bonne direction. La France a été un pays pionnier dans ce sens, étant le premier pays européen à pousser plus loin les interdictions autour du commerce d’ivoire sur son sol. Mais hélas, faisant partie de l’UE, il ne faut pas chercher loin pour contourner les règles de la vente : en se déplaçant dans un autre pays membre de l’UE l’interdiction française n’est plus applicable.

Un élan d'espoir

C’est pourquoi ces mesures plus restrictives au niveau de l’UE redonnent un élan d’espoir pour une réelle efficacité d’une approche commune pour mettre fin au commerce d’ivoire. Désormais, chaque objet travaillé, déterminé comme ancien (datant d’avant 1947), devrait être accompagné d’un certificat pour sa mise en vente. A part ces objets et quelques exceptions pour les instruments de musique nous ne devrions plus voir d’autres objets vendus dans des maisons de vente aux enchères ou en ligne en France.

Maintenant il faut s’atteler à la mise en œuvre de ces restrictions, qui pour une grande partie, restent des lignes directrices. IFAW continuera à suivre cette thématique de près.

Pour ceux qui souhaitent soutenir la disparition de ce marché, IFAW propose de recevoir des objets en ivoire à des fins de destruction pour s’assurer qu’ils ne se retrouvent plus jamais sur le marché. N’hésitez pas à nous contacter à ce propos. Nous avons tous un rôle à jouer dans la protection des éléphants. Grâce à votre engagement à vous opposer à la vente d’ivoire, nous pouvons limiter la demande et construire un avenir meilleur pour les éléphants.

Entretemps, nous appelons la France à s’assurer que l’ivoire en circulation sur son sol, dont les propriétaires souhaitent se débarrasser, soit bien détruit et ainsi ne pose plus de danger pour les populations d’éléphants vivantes aujourd’hui.

 Mia Crnojevic