A la rencontre d’un fourmilier géant remis en liberté après les incendies au Brésil
A la rencontre d’un fourmilier géant remis en liberté après les incendies au Brésil
13 septembre 2022
Les orphelins du feu | Les fourmiliers géants du Brésil sauvés ont une seconde chance de vie
En 2020, des incendies ont dévasté 30 % (environ 4,5 millions d’hectares) de la plus grande zone humide tropicale du monde, la région du Pantanal au Brésil. Les flammes ont tué des millions d’animaux, dont un grand nombre de fourmiliers géants, appelés tamanduas, emblématiques de la région.
Suite à ces incendies meurtriers, IFAW (Fonds international pour la protection des animaux) a soutenu la mise en place du projet Orphelins du feu (Orphans of Fire) de l’Institut Tamandua, consacré au sauvetage des fourmiliers géants orphelins.
L’équipe du projet a secouru six jeunes fourmiliers géants qui avaient perdu leur mère lors des incendies. La première mission pour Orphelins du feu a été d’aider les petits à prendre du poids, à nouer des liens naturels et à apprendre à survivre seuls, tout ça sans leur mère qui s’occupe normalement des petits pendant leurs 10 premiers mois. Ensuite, Orphelins du feu remettra en liberté les orphelins. Si le projet réussit, ce sera la première réhabilitation de fourmiliers géants aussi jeunes.
un fourmilier géant curieux baptisé Tupã
Tupã a été retrouvé seul dans un quartier résidentiel de Campo Grande, près des incendies, en juin 2020. Il avait environ un mois et est resté dans un centre de sauvetage local avant de pouvoir être transféré au centre d’Orphelins du feu. C’était un animal actif, curieux et fort qui protégeait son territoire et aimait explorer son environnement. Il se méfiait également des objets étranges et des intrus dans son espace.
L’équipe d’Orphelins du feu donnait le biberon à Tupã et les autres bébés secourus quatre à six fois par jour, à l’aide de compléments conçus par des experts locaux des fourmiliers. Elle faisait également attention à minimiser les contacts avec l’humain pour que les petits ne deviennent pas dépendants de leurs soigneurs, cela pouvant compromettre leur capacité à survivre seul à l’état sauvage.
À 11 mois, Tupã était le plus grand des petits et n’avait plus besoin de lait. Il était prêt à entreprendre un voyage en plusieurs étapes pour réintégrer lentement son habitat naturel.
Avant sa remise en liberté, l’équipe devait être sûre que Tupã serait capable de se nourrir, de se défendre face aux prédateurs et de s’adapter à son nouvel environnement. Une fois certaine qu’il était prêt, Tupã a passé 40 jours dans un enclos protégé, un de ceux achetés et installés avec l’aide d’IFAW, pour s’acclimater à son nouvel environnement.
retour à la vie sauvage
À 13 mois, Tupã pesait 27 kg et était devenu un adulte fort et autonome. Après 10 mois de réhabilitation, il était suffisamment grand et fort tout en ayant acquis les capacités nécessaires pour sa survie dans la nature.
Pour l’équipe qui s’est occupée de lui, le voir prendre son indépendance était à la fois un moment de joie et de tristesse. Tupã a été installé dans un grand enclos de remise en liberté progressive : un environnement semi-fermé où il peut explorer son habitat naturel tout en pouvant revenir pour chercher de la nourriture ou se mettre en sécurité. Cela permet une transition graduelle vers la vie à l’état sauvage.
Et Tupã n’est pas parti seul ! Vers la fin de journée, il a décidé de s’aventurer hors de l’enclos avec un tatou.
garder un œil sur Tupã
De ce que nous savons, Tupã est le plus jeune fourmilier géant remis en liberté après une réhabilitation. Il s’agit de la première étape d’un projet d’envergure car le projet Orphelins du feu soigne encore cinq autres fourmiliers géants.
Avant sa remise en liberté, Tupã a été équipé d’un harnais GPS pour pouvoir suivre ses déplacements. La télémétrie permet aux experts de savoir où il va et comment il se débrouille tout seul. La surveillance post-remise en liberté se poursuivra pendant deux ans afin de s’assurer que tout se passe comme prévu.
Les actions du projet Orphelins du feu, mis en œuvre par l’Institut Tamanduá, sont un effort indispensable pour aider à préserver la région du Pantanal. « Il ne s’agit pas que de l’espèce des fourmiliers géants, explique Flavia Miranda, Présidente et fondatrice de l’Institut. Ce sont les orphelins du feu. Le fourmilier géant est, pour nous, un symbole du Pantanal. Le symbole de notre capacité à surmonter cette catastrophe. »
un an plus tard
Depuis sa remise en liberté il y a un an, Tupã s’épanouit dans la nature. En juin 2022, l’équipe a observé Tupã interagir avec un autre fourmilier sauvage. Ils se sont salués, ont bavardé et se sont reniflés avant de partir chacun de leur côté, d’une manière typique pour les fourmiliers.
Fin 2022, l’Institut Tamandua remettra en liberté deux autres fourmiliers géants, Venus et Joaquim (baptisé en hommage au directeur régional Amérique latine d’IFAW, Joaquin de la Torre Ponce). Ce sera la première remise en liberté de fourmiliers géants réhabilités après avoir été secourus alors qu’ils n’avaient même pas un mois.
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