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La protection de la faune et des habitats est garantie par des accords internationauxgrande victoire pour les girafes : cette espèce emblématique bénéficie pour la première fois d'une protection contre le commerce afin de mettre un terme à leur « extinction silencieuse »
grande victoire pour les girafes : cette espèce emblématique bénéficie pour la première fois d'une protection contre le commerce afin de mettre un terme à leur « extinction silencieuse »
(Genève, Suisse – 23 août 2019) - C'est une grande victoire pour les girafes qui a eu lieu hier à la 18ème Conférence des Parties (CoP) de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) à Genève : les gouvernements ont voté pour la première fois en faveur de l'inscription de cette espèce à l'Annexe II afin de la protéger du commerce non réglementé.
Victimes de ce qu'on appelle une « extinction silencieuse », les girafes ont vu leur nombre chuter de façon spectaculaire - jusqu'à 40 % au cours des 30 dernières années - à cause des menaces qui pèsent sur elles, notamment le commerce international de parties de leur corps, la perte de leur habitat, les troubles civils et la chasse illégale.
Matt Collis, Directeur de la politique internationale d'IFAW et à la tête de la délégation d'IFAW à la CITES, a salué cette décision en déclarant : « C'est une grande victoire pour la conservation des girafes. Il était vital que cette espèce soit inscrite à la CITES car jusqu'à présent, il était impossible d'affirmer avec certitude dans quelle mesure le commerce est responsable de l'énorme déclin de la population de girafes.
Nous savons que c'est un facteur important, car le seul pays qui recueille actuellement des données sur les échanges commerciaux liés aux girafes, les États-Unis, fait état de près de 40 000 produits dérivés de girafes vendus en une décennie. L'inscription à l'Annexe II est une étape importante pour réglementer le commerce lié aux girafes, prévenir tout commerce illicite et non durable, et aider à sauvegarder cette espèce emblématique pour les générations futures. »
L'inscription à l'Annexe II a été proposée par la République centrafricaine, le Tchad, le Kenya, le Mali, le Niger et le Sénégal. Elle a été adoptée par 106 voix pour, 21 voix contre et sept abstentions. Un vote antérieur pour limiter cette protection aux seules sous-espèces vivant hors de l'Afrique australe n'a pas permis d'obtenir le nombre de voix requis pour adopter cette mesure.
Bien que l'inscription à l'Annexe II, proposée par un certain nombre de pays africains, ne mettra pas fin à tous les échanges commerciaux de produits dérivés de girafes, elle permettra de s'assurer qu'ils ne contribuent pas à un nouveau déclin de la population et fournira des données mondiales jusqu'alors impossible à obtenir autrement.
Il fut un temps où les girafes parcouraient une grande partie de la savane semi-aride et de la savane boisée d'Afrique. Aujourd'hui, elles ne se trouvent qu'au sud du Sahara et n'occupent qu'une fraction de leur aire de répartition historique en raison de l'expansion démographique humaine et des changements dans l'utilisation des terres.
Alors que les girafes sont la proie du braconnage pour le commerce de viande de brousse, de leurs os, de leur peau et des poils de leur queue, il existe également un commerce international important de sculptures en os et de trophées.
Il n'existe actuellement qu'une seule espèce de girafe reconnue, avec neuf sous-espèces. Elles sont inscrites sur la liste rouge de l'UICN depuis 2016, et certaines sous-espèces sont classées en danger ou en danger critique d'extinction. Cinq des neuf sous-espèces n'ont qu'une faible population à l'état sauvage, tandis que quatre ont une tendance démographique à la baisse. Toutes sont affectées par le commerce.
Entre 2006 et 2015, 39 516 spécimens de girafes, comprenant des animaux morts ou vivants, des parties de leur corps ou des produits dérivés, ont été importés par les États-Unis. C'est l'équivalent d'au moins 3 751 girafes (une estimation prudente calculée en ne comptant que les corps et les trophées). Cela comprend 21 402 sculptures sur os, 3 008 morceaux de peau et 3 744 trophées de chasse. Ces chiffres ont été obtenus à partir des données sur les produits dérivés d'espèces sauvages issus du système d’information de l’organisme américain de gestion de la lutte contre la fraude.
Outre le commerce avec les États-Unis, les recherches en ligne résumées dans la proposition d'inscription sur la liste ont révélé un total de 321 produits de girafes mis en vente par des vendeurs établis dans sept pays de l'UE (Belgique, France, Allemagne, Grèce, Italie, Espagne et Royaume-Uni), indiquant l'existence d'un marché important également dans ces pays.
Les girafes ont un faible taux de reproduction, ce qui les rend vulnérables à la surexploitation. La gestation dure environ 15 mois et la femelle ne donne en général naissance qu'à un seul girafon. Les petits restent avec leur mère pendant 22 mois. Les girafes à l'état sauvage vivent environ 25 ans, et les femelles ne donnent généralement naissance qu'à cinq ou six petits au cours de leur vie. Sur ces girafons, il se peut que seule la moitié survive.
La survie de nombreux autres animaux victimes du commerce illicite pour des parties de leur corps ou comme spécimens vivants sera affectée par les décisions prises lors de cette conférence par les représentants des gouvernements de la plupart des 183 Parties membres de la CITES. Ils continuent de négocier les propositions inscrites à l'ordre du jour le plus long de l'histoire de la CITES, la conférence devant se tenir jusqu'au mercredi 28 août.
Matt Collis a ajouté : « Le commerce illicite et non durable d'animaux sauvages, conjugué à la perte d'habitat et à d'autres menaces d'origine humaine, a décimé de nombreuses espèces, de sorte qu'elles ont maintenant atteint un point critique pour leur survie future. Il est vital qu'au cours des prochains jours, les pays se mettent d'accord pour faire tout ce qui est en leur pouvoir afin de protéger certaines de nos espèces les plus vulnérables. »
La loutre, le rhinocéros et l'éléphant figurent parmi les autres espèces clés dont le sort doit encore être étudié.
Fin
Pour plus d'informations ou pour organiser des entretiens avec les experts d'IFAW à Genève, veuillez contacter Clare Sterling par téléphone au 07917 507717 ou par e-mail csterling@ifaw.org, ou Christina Pretorius par téléphone (+41 779114253 ou +27 (0) 82 330 2558), ou par e-mail cpretorius@ifaw.org. Des entretiens par Skype sont également possibles sur demande.
Les informations et documents de la CITES sont disponibles ici : https://www.cites.org/fra/cop/index.php
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