Recherche et sauvetage de mammifères marins échoués — Monde
les flots se retirent, mais les cétacés restentune jeune baleine à bosse meurt enchevêtrée dans des filets de pêche
une jeune baleine à bosse meurt enchevêtrée dans des filets de pêche
Peu après le coucher du soleil, le 26 juillet dernier, la permanence téléphonique d'IFAW pour le signalement d’échouages de mammifères marins a reçu un appel indiquant qu'une baleine à bosse nageait dans le port de Wellfleet, au Cape Cod (Massachussetts). Comme il était impossible de lancer une opération de sauvetage nocturne, l’équipe de secouristes a été dépêchée sur place à l'aube. Hélas, il était trop tard : l'animal avait succombé à ses blessures durant la nuit.
Des examens ultérieurs ont révélé que le cétacé présentait des marques irréfutables d'enchevêtrement dans des filets de pêche. Une triste réalité hélas très répandue, qui scelle le sort de toute une série de mammifères marins, des phoques aux baleines à bosse en passant par la baleine franche de l'Atlantique Nord, une espèce gravement menacée.
des signes visibles d’une longue souffrance
Découverte dans une zone où les échouages sont nombreux, la jeune baleine présentait des plaies profondes et des signes d’émaciation, indiquant qu’elle a sans doute succombé à un enchevêtrement de longue durée (ou enchevêtrement « chronique »).
La jeune femelle pesait 3 583 kilos et mesurait 7,45 mètres de long. À titre indicatif, une baleine de cette longueur devrait peser en moyenne 6 161 kg, soit environ le double. En outre, l’omoplate et le crâne de la jeune baleine étaient saillants, sous une couche de graisse extrêmement fine. Tous ces éléments indiquent que l'enchevêtrement chronique conduit souvent les baleines à la famine, en les empêchant de s’alimenter ou de nager normalement.
Une nécropsie (autopsie animale) complète a été réalisée par une équipe de biologistes et de vétérinaires expérimentés, au cours de laquelle les marques externes et internes ont été photographiées, mesurées et enregistrées. L’examen a révélé des signes évidents de traumatisme, notamment des blessures profondes sur les nageoires et la queue (pédoncule). Une cause de décès précise n'est déclarée qu’en présence de preuves claires et irrévocables, ce qui était incontestablement le cas pour cette jeune baleine.
chaque individu compte
Depuis janvier 2016, les baleines à bosse sur toute la côte nord-est des États-Unis, du Maine à la Virginie, enregistrent un taux de mortalité inhabituellement élevé. Le nombre de baleines à bosse qui trouvent la mort dans cette zone est donc plus important que la moyenne. Ce qui est peut-être encore plus frappant, c'est que la moitié des baleines examinées présentent des signes d'interaction avec des activités humaines, qu’il s’agisse d’une collision avec un navire ou d'un enchevêtrement dans des filets.
IFAW travaille depuis longtemps sur ces problématiques d’enchevêtrement et de collisions avec des navires, notamment avec la baleine franche de l'Atlantique Nord, une espèce en danger critique d’extinction. Depuis plusieurs années, nous participons à des opérations de désenchevêtrement et dirigeons des nécropsies lorsqu’un animal est retrouvé mort. Nous restons déterminés à trouver une solution à ce problème afin de protéger l'avenir de ces superbes créatures marines, toutes espèces confondues.
Bien que ce travail soit complexe et déchirant, nous pensons que la vie de chaque animal est essentielle à la conservation marine dans son ensemble. Aussi, nos découvertes nous aident à mieux comprendre les phénomènes actuels ainsi que leur origine. Grâce à ses travaux de documentation et de sensibilisation, IFAW a pu investir les sphères politique et industrielle afin de trouver des solutions à long terme pour prévenir le décès d’autres cétacés à la suite d'interactions avec des activités humaines.
Il est certain que d’autres baleines à bosse et d’autres cétacés mourront encore d’enchevêtrement à l’avenir, et que de nombreux autres animaux auront toujours besoin d’aide. Cependant, nous pouvons agir tous ensemble pour renverser cette situation.
Activités menées dans le cadre d'un accord fédéral sur les échouages conclu entre IFAW et le National Marine Fisheries Service des États-Unis, en vertu du Marine Mammal Protection Act (loi étatsunienne sur la protection des mammifères marins).
Cette opération de plusieurs jours n'aurait pas été possible sans le soutien de la ville de Wellfleet (son département des travaux publics, ses services de police et ses services portuaires), de l’entreprise Winkler Crane, de la station de transfert de la ville de Dennis, du Center for Coastal Studies, de la Whale and Dolphin Conservation, des bureaux régionaux des pêches pour l'Atlantique de l’Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOOA), ainsi que des secouristes bénévoles et des stagiaires d'IFAW.
Nos collègues du Center for Coastal Studies, qui tiennent à jour un registre des baleines à bosse présentes dans l'ouest de l'Atlantique Nord, s'efforcent en ce moment d'identifier la baleine échouée, mais aucune correspondance n'a pour l’instant été établie. Le mauvais état de santé, les marques d'identification et l'âge de l'animal ont permis aux chercheurs de déterminer qu’il ne s’agit pas de l'une des trois baleines récemment aperçues au large de Plymouth, dans le Massachussetts.
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