sauvetage des espèces sauvages
sauvetage des espèces sauvages
Avec 5 342 animaux secourus et 3 460 animaux remis en liberté au cours de l’exercice 2022, notre programme de sauvetage des espèces sauvages continue de réaliser d’excellents progrès pour améliorer la qualité de vie des animaux sauvages dans le monde. Bien que ce programme soit axé sur le sauvetage, la réhabilitation, la remise en liberté et le suivi d’animaux sauvages, notre travail consiste également à partager des bonnes pratiques, à dispenser des formations et à mettre en place des réseaux de sauvetage d’animaux.
offrir une meilleure qualité de vie aux animaux
sauvetage et réhabilitation d’éléphanteaux orphelins
Au cours du dernier exercice, nous avons poursuivi notre travail de réhabilitation d’éléphants orphelins, que nous soignons puis préparons à retourner à la vie sauvage. En 2017, Nania, une jeune éléphante alors âgée de deux mois, a été secourue par l’Unité de gestion du Parc des Deux-Balé à Boromo, au Burkina Faso. Peu après, IFAW et les autorités burkinabées ont signé un protocole d’accord spécifiant qu’IFAW France prendrait en charge la réhabilitation et la future remise en liberté de Nania. IFAW poursuit l’encadrement de l’équipe locale en prodiguant les conseils techniques et opérationnels à suivre pour assurer le succès du processus de réhabilitation de l’éléphanteau Nania auprès des siens. Un appui financier régulier couvre les frais vétérinaires, le coût de la nourriture, de l’eau et le salaire des soigneurs. Au cours de l’exercice 2022, IFAW France a continué d’équiper le personnel local en matériel pour poursuivre le processus de réhabilitation de l’éléphanteau Nania. Cette équipe locale bénéficie désormais d’une couverture santé.
Un inventaire des éléphants sauvages du parc des Deux-Balé a commencé pendant l’exercice 2022. Financé par IFAW et co-réalisé avec l’Office national des aires protégées du Burkina Faso (OFINAP), son objectif est de permettre de mieux cibler les zones où Nania peut être conduite afin de favoriser son rapprochement avec les éléphants sauvages. Il permettra une meilleure compréhension de la taille et des caractéristiques démographiques de la population locale d’éléphants.
Moses et Sally sont également deux éléphanteaux orphelins. Ils sont aujourd’hui pris en charge à la Nurserie pour éléphants du Zimbabwe (ZEN), une structure soutenue par IFAW et Wild Is Life (WIL). Le cas de Moses est assez incroyable, puisque ce petit éléphanteau s’était présenté de lui-même au site de remise en liberté de Panda Masuie, au Zimbabwe, en juillet 2021 (alors que la plupart des éléphants secourus sont retrouvés abandonnés ou blessés avant d’être transportés vers notre centre pour y recevoir des soins adaptés). Moses avait marché au moins quatre kilomètres, tout seul, depuis le parc national de Zambezi. Nous ne savons pas ce qui est arrivé à son troupeau, ni comment le petit éléphanteau a trouvé son chemin jusqu’à notre site de remise en liberté. Les autres éléphants de Panda Masuie adorent passer du temps avec Moses, qui a rapidement pris ses marques au sein du troupeau.
En octobre 2021, nous avons transporté par avion un autre éléphanteau, gravement blessé, qui avait été retrouvé empêtré dans un collet métallique. Cette petite éléphante d’environ 18 mois avait été repérée par des pêcheurs, qui l’avaient aperçue errant seule le long du Zambèze, non loin de la ville de Chirundu, à la frontière zambienne. Son oreille était prise dans un collet et elle portait des marques de blessures dues à une attaque de hyènes. Au terme d’une opération compliquée, les vétérinaires ont réussi à extraire le collet métallique qui l’avait pratiquement amputée d’une oreille. La petite éléphante a immédiatement été évacuée vers notre centre de prise en charge à Harare, où nous sommes très heureux de la voir se rétablir. La petite femelle, baptisée Sally, a tissé des liens avec les autres éléphants secourus dont nous nous occupons.
Moses et Sally continueront de recevoir des soins à Panda Masuie avant de retourner d’eux-mêmes à la vie sauvage, au moment où ils s’y sentiront prêts, à l’instar de tous les éléphants que nous secourons.
réintroduire des rhinocéros dans le parc national de Manas
En 2021, IFAW a fièrement célébré sa vingtième année de partenariat avec le Wildlife Trust of India (WTI), une étroite collaboration grâce à laquelle 54 rhinocéros indiens vivent et se reproduisent aujourd’hui avec succès dans le parc national de Manas, situé dans l’État de l’Assam, dans le nord-est de l’Inde. Il y a vingt ans, à la suite d’une période de troubles civils, le braconnage avait provoqué l’extinction la population de rhinocéros indiens de ce parc.
Le parc national de Kaziranga, situé lui aussi dans l’État de l’Assam, abrite la plus grande population au monde de rhinocéros indiens. Dans cette région, il arrive que des petits rhinocéros soient séparés de leur mère, en particulier lors des inondations bisannuelles qui obligent les animaux à rechercher un terrain plus élevé. IFAW et le WTI ont décidé de réhabiliter les rhinocéros orphelins de Kaziranga et de les relâcher à Manas vers l’âge de 2 ou 3 ans, âge auquel ils sont davantage en mesure d’établir leur propre territoire.
Depuis plus de quinze ans, les petits rhinocéros orphelins ou blessés lors des inondations saisonnières au parc national de Kazingara sont secourus et évacués vers le Centre de protection et de réhabilitation de la faune sauvage (CWRC). Ils y reçoivent des soins 24 heures sur 24 et sept jours sur sept, et sont réhabilités jusqu’à pouvoir être transférés vers le parc national de Manas pour y être remis en liberté. Depuis 2002, plus de 7 000 animaux sauvages ont été secourus par les équipes du CWRC et ses antennes.
L’histoire de Ganga est une belle illustration de cette réussite. En 2004, alors que Ganga n’avait que quatre mois, sa mère a péri dans des inondations. Les soigneurs du CWRC ont alors élevé la petite rhinocéros jusqu’à sa remise en liberté dans le parc de Manas, en 2007. Ganga, aujourd’hui en pleine santé, continue de s’épanouir et a donné naissance à quatre petits au fil des ans, le dernier étant né en juillet 2021. Sa progéniture se porte bien elle aussi, puisque Ganga est même devenue grand-mère. À ce jour, huit petits sont nés de rhinocéros réhabilités par le CWRC et relâchés à Manas.
Au-delà d’oeuvrer en faveur du sauvetage, de la réhabilitation et de la remise en liberté de rhinocéros indiens, IFAW et le WTI ont milité pour étendre la surface de terres protégées autour du parc national de Manas. Face au développement des infrastructures humaines, il est essentiel que les animaux sauvages puissent se déplacer en toute sécurité entre différents habitats protégés. Afin de répondre à cet enjeu, IFAW et le WTI ont lancé le projet « Droit de passage : projet de corridor national pour les éléphants ». Ce projet a permis d’identifier 101 bandes linéaires de terrain qui permettront aux éléphants et à d’autres animaux sauvages de se déplacer d’un habitat à l’autre. Six premiers corridors ont été sécurisés et six autres sont en cours de sécurisation.
protéger les grands félins aux États-Unis
Les États-Unis abritent un nombre effarant de grands félins en captivité. Ces animaux subissent des maltraitances et vivent souvent dans des conditions terribles, aux mains de propriétaires privés qui s’en servent d’animaux de compagnie, dans des ménageries se faisant passer pour des sanctuaires de sauvetage, ou encore dans des zoos routiers non agréés fonctionnant avec peu de contrôle.
IFAW collabore avec des sanctuaires authentiques afin d’assurer un meilleur avenir aux grands félins qui y sont pris en charge après avoir été cédés ou confisqués, et s’attaque à la cause du problème en militant en faveur de l’interdiction de la détention de grands félins par des particuliers.
IFAW a collaboré avec cinq sanctuaires américains afin d’appuyer le sauvetage de 13 grands félins confisqués du parc de Tiger King par les autorités fédérales. Les 13 félins (deux lions et onze tigres) ont été confisqués à la suite d’une enquête du ministère américain de la Justice sur des violations des lois relatives à la faune et au bien-être des animaux.
IFAW a joué un rôle de premier plan dans la promotion de la Big Cat Public Safety Act (loi fédérale américaine sur la protection des grands félins), un texte de loi majeur qui vise à mettre un terme au commerce des grands félins aux États-Unis.
sauver et réhabiliter les oiseaux migrateurs au Liban
Le Liban est situé sur le principal axe migratoire qu’empruntent de nombreuses espèces d’oiseaux entre le Moyen-Orient et la vallée du Grand Rift. Cela concerne des aigles, des vautours, des faucons, des passereaux, des cigognes et des grues, dont certaines sont des espèces en danger ou menacées. Malheureusement, la chasse aux oiseaux est une pratique très courante au Liban, ce qui en fait une impasse mortelle pour bien des oiseaux migrateurs.
Afin de lutter contre l’abattage et la capture indiscriminées d’oiseaux, IFAW s’est associé à l’Association libanaise des oiseaux migrateurs (LAMB), une ONG locale qui gère un centre de sauvetage spécialisé dans la prise en charge des rapaces et des cigognes. En mai 2022, IFAW et LAMB ont inauguré conjointement un dispositif de sauvetage baptisé Levant Operation for Bird Rescue (LOBR).
En l’espace de deux mois seulement, 14 opérations de sauvetage ont été réalisées, notamment pour des hiboux et des oiseaux migrateurs planeurs tels que les buses féroces et les circaètes Jean-le-Blanc. Certains oiseaux étaient déjà trop gravement atteints et n’ont pas survécu, mais parmi les oiseaux en réhabilitation, quatre ont déjà été relâchés avec succès. Grâce au soutien d’IFAW, le LOBR a également commencé à moderniser ses installations afin d’accroître sa capacité à mener des activités de sauvetage, de réhabilitation et de remise en liberté.
renforcer les capacités vétérinaires pour sauver des vies
En finançant une équipe vétérinaire à plein temps chez Friends of the Koala, en Nouvelle-Galles du Sud, nous lui permettons de prodiguer un traitement et des soins vitaux à des koalas blessés, malades ou orphelins. Au cours de l’exercice 2022, l’équipe a soigné 320 koalas et en a remis plus d’une centaine en liberté.
Parmi eux figure Gulliver, un bébé koala secouru lors des pluies torrentielles qui se sont abattues sur la région en mars 2022. Âgé de 14 mois à l’époque, il avait été retrouvé errant au sol, seul, appelant sa mère qui hélas était introuvable. Gulliver avait alors été emmené chez Friends of the Koala, où il a été soigné pendant près de six mois par l’équipe vétérinaire d’IFAW avant d’être relâché dans la nature. En Tasmanie, nous avons également poursuivi notre partenariat vital avec le Bonorong Wildlife Sanctuary. Notre soutien y a permis à l’équipe vétérinaire d’IFAW de sauver d’innombrables vies, notamment celle de Reidy-bear, un bébé wombat.
L’hôpital du Bonorong Wildlife Sanctuary, qu’IFAW a aidé à construire, est spécialisé dans la prise en charge d’animaux sauvages. Grâce au soutien d’IFAW, il fonctionne aujourd’hui cinq jours par semaine. En renforçant ses capacités vétérinaires, nous avons amélioré le niveau de bien-être et le taux de remise en liberté des animaux pris en charge, leur offrant ainsi la possibilité de retourner vivre dans la nature. Au cours de l’exercice 2022, l’équipe vétérinaire spécialisée a soigné 1 151 animaux, dont des aigles d’Australie, des diables de Tasmanie et des ornithorynques, trois espèces en danger d’extinction. 340 animaux ont été remis en liberté.
Enfin, nous apportons également un soutien à Mosswood Wildlife, dans l’État du Victoria. Nous avons financé leur clinique de triage et avons offert notre expertise et nos conseils pour appuyer leurs activités courantes. L’équipe de Mosswood Wildlife a ainsi pu sauver et réhabiliter 204 koalas et 236 autres animaux dont 79 et 88 ont pu respectivement être remis en liberté.
sauver et soigner des rapaces en Chine
En décembre 2021, IFAW a célébré le 20e anniversaire du Centre de sauvetage des rapaces de Pékin (BRRC). Unique centre de sauvetage de rapaces agréé par la municipalité de Pékin, le BRRC avait été fondé dans le but de sauver, de réhabiliter et de relâcher dans la nature des oiseaux de proie malades ou blessés, qu’ils aient été initialement à l’état sauvage ou confisqués à des réseaux de trafic illégal. Au cours de l’exercice 2022, l’équipe du BRRC a pris en charge, soigné et réhabilité 110 rapaces de vingt espèces différentes, et en a relâché plus d’une centaine dans la nature.
En mai 2022, le variant Omicron s’est rapidement répandu dans de nombreuses villes de Chine, et le gouvernement chinois a continué d’imposer des mesures sanitaires draconiennes. Plus de la moitié des employés d’IFAW Chine, y compris plusieurs de nos soigneurs, n’ont alors plus été en mesure de se rendre au bureau. Face aux restrictions d’accès au campus universitaire où se trouve le centre de sauvetage, nos soigneursont donc décidé de se relayer par tours de garde pour être présents au centre 24 heures sur 24 auprès des rapaces blessés. Ils ont ainsi pu assurer une continuité de soins pour les animaux, en particulier pour ceux qui étaient dans un état critique et avaient besoin d’un traitement vétérinaire régulier.
À plusieurs reprises, les soigneurs de garde ont dû effectuer seuls des opérations qui auraient normalement nécessité la présence d’au moins deux personnes. L’équipe organisait des réunions en ligne afin d’échanger au sujet de certains traitements complexes, le cas échéant. Les soigneurs du BRRC ont également dispensé un enseignement pratique à plus d’une centaine d’étudiants de différentes universités, et ont animé des formations auprès d’autres professionnels et organismes de sauvetage de rapaces de toute la Chine.
Parallèlement, IFAW a continué de collaborer avec des entreprises afin d’opérer des améliorations techniques permettant d’optimiser les conditions de sauvetage. Avec le soutien d’Uniview, troisième acteur le plus important dans le domaine de la vidéosurveillance en Chine, le BRRC a ainsi mis à niveau son système de vidéosurveillance afin de mieux surveiller l’état des rapaces dans leurs cages, sans avoir à les déranger.
Tenez-vous informé(e) et prêt(e) à agir.