ralentir les navires pour accélérer la protection des baleines contre les collisions
ralentir les navires pour accélérer la protection des baleines contre les collisions
12 mai 2022
Des mesures obligatoires de réduction de vitesse, une opportunité pour la France, l'Italie, Monaco et l'Espagne de contribuer à sauver les baleines en Méditerranée nord-ouest
Pour les rorquals communs et les cachalots du nord-ouest de la Méditerranée, les collisions avec les navires sont la principale cause de mortalité due à l’activité humaine. Contrairement à d’autres régions du monde où le re-routage des navires visant à éviter l'habitat principal des baleines peut constituer une option efficace pour réduire le risque de collision, dans cette partie de la Méditerranée il est impossible de prédire les périodes et les aires de présence des grandes baleines. Le seul moyen efficace de limiter les collisions consiste donc à ralentir les navires.
L'organisation internationale de protection de l’océan OceanCare et le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) exhortent les gouvernements français, italien, monégasque et espagnol à réduire efficacement le risque de collision en proposant à l'organisme international régissant la navigation, l'Organisation Maritime Internationale (OMI), une limitation obligatoire de la vitesse pour tous les navires opérant dans cet habitat critique pour les cétacés et présentant un risque de collision.
Les eaux entre Gênes et Valence, y compris le sanctuaire Pelagos, les pentes, canyons et le plateau du golfe du Lion – identifiées par les scientifiques comme une zone importante pour les mammifères marins (IMMA) – ainsi que le couloir de migration des baleines entre le continent espagnol et les îles Baléares, déclaré aire marine protégée, sont une zone d’habitat critique pour les rorquals communs et les cachalots. Les deux sous-populations présentes en Méditerranée sont classées comme menacées sur la Liste rouge de l'UICN, la population de rorquals communs ayant récemment été évaluée à environ 1 800 adultes uniquement, soit la moitié de ce qui était précédemment estimé.
Les gouvernements français, italiens, monégasques et espagnols se sont engagés à travailler ensemble en vue de soumettre à l'OMI une proposition pour déclarer la région Zone Maritime Particulièrement Vulnérable (ZMPV), ce qui permettrait de prendre des mesures de réglementation de la navigation pour réduire le risque de collisions mortelles avec des navires. La proposition devrait être soumise en juin 2022 à l'OMI et faire l'objet d'une discussion et d'une décision en décembre lors de la réunion du Comité de la protection du milieu marin (MEPC) de l’OMI.
OceanCare redoute que le trafic maritime extrêmement important dans la région, 220 000 navires par an naviguant à des vitesses de croisière comprises entre 14 et 20 nœuds pour les navires marchands, voire jusqu'à 35 nœuds pour les navires à grande vitesse, ne contribue considérablement à la chute des populations de ces deux espèces, voire également à celle d’autres espèces, provoquant, à terme, leur disparition de la région.
« Tout le monde sait ce qu'il faut faire. Il s'agit de ralentir les navires pour sauver la vie de ces mammifères marins uniques et étonnants. C'est bénéfique pour les baleines, et c’est également bénéfique pour les humains », déclare Carlos Bravo, expert politique chez OceanCare.
D’après les calculs, une réduction générale de 10% de la vitesse des navires au niveau mondial réduirait de 50% le risque de collisions. Les études montrent également que limiter la vitesse des navires à environ 10 nœuds peut réduire considérablement le risque de collision mortelle avec un cétacé. Sachant que les mesures volontaires de réduction de vitesse adoptées ailleurs dans le monde sont très rarement appliquées, OceanCare et IFAW estiment qu'il est primordial que ces mesures soient rendues obligatoires, afin de garantir qu'elles s’appliquent à tous les navires concernés et qu’elles soient réellement mises en œuvre. En outre, des vitesses réduites permettraient à l'industrie du transport maritime d'économiser du carburant et de réduire les émissions d'autres polluants, comme le CO2 et le bruit sous-marin, apportant ainsi des bénéfices environnementaux multiples.
« La France, l'Italie, Monaco et l'Espagne ont fait un premier pas dans le bon sens en acceptant de travailler ensemble et de créer une ZMPV indispensable dans ces eaux », déclare Aurore Morin, chargée de campagnes Conservation Marine pour IFAW. « Ces pays doivent maintenant saisir l'opportunité qui s'offre à eux et s'assurer que les mesures mises en place protégeront véritablement des collisions ces baleines en voie de disparition. Leur avenir dans nos eaux en dépend ».
Contacts presse :
IFAW : Camille Vicet, +33 3 26 48 64 79, press@ifaw.org
OceanCare: Carlos Bravo, cbravovilla@oceancare.org
À propos du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) - Le Fonds international pour la protection des animaux est une organisation mondiale à but non lucratif qui a pour but d’aider les animaux et les humains à prospérer ensemble. L’organisation est constituée à la fois d’experts et de gens ordinaires, travaillant à travers les mers, les océans et dans plus de 40 pays à travers le monde. Nous sauvons, réhabilitons et relâchons des animaux, et nous restaurons et protégeons leurs habitats naturels. Les problèmes auxquels nous sommes confrontés sont à la fois urgents et complexes. Pour les résoudre, nous associons une réflexion innovante à une action audacieuse. Nous travaillons en partenariat avec les communautés locales, les gouvernements, les organisations non gouvernementales et les entreprises. Ensemble, nous développons des moyens innovants pour aider toutes les espèces à s'épanouir. Découvrez comment sur ifaw.org
À propos d'OceanCare - OceanCare est une organisation suisse à but non lucratif fondée en 1989, œuvrant au niveau national et international sur les problématiques de pollution marine, des changements environnementaux, de la pêche, de la chasse à la baleine et au phoque, de la captivité des mammifères marins et de l'éducation du public. OceanCare a le statut consultatif spécial auprès du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC) et est partenaire de la Commission générale des pêches pour la Méditerranée (CGPM), de la Convention sur les espèces migratrices (CMS) et de l'Accord sur la conservation des cétacés de la mer Noire, de la mer Méditerranée et de la zone atlantique contiguë (ACCOBAMS), ainsi que du Plan d'Action pour la Méditerranée du Programme des Nations-Unies pour l'Environnement (PNUE). OceanCare est également accrédité en tant que groupe majeur auprès de l'Assemblée des Nations Unies pour l'environnement (ANUE), et est membre du Partenariat mondial du PNUE sur les déchets marins. www.oceancare.org
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