criminalité liée aux espèces sauvages
criminalité liée aux espèces sauvages
La crise mondiale du COVID-19 exerce une pression accrue sur la faune sauvage. Par exemple, la simple présence de personnes contribue à éloigner les braconniers. Ainsi, lorsque les touristes ont disparu en raison des confinements et des restrictions de voyage, les animaux de nombreux parcs et zones protégées se sont retrouvés soumis à un risque accru. Pendant ce temps, de nombreux écogardes sur le terrain ont vu leurs salaires réduits ou supprimés en raison du manque de recettes touristiques.
Dans les endroits où IFAW est présent, nous sommes intervenus pour aider. Nous nous sommes assurés que les écogardes étaient payés, soutenus et en mesure de faire leur travail. Et ce n’était là qu’un aspect de nos actions visant à réduire la criminalité liée aux espèces sauvages au cours de l’exercice 2020.
Le Programme Criminalité liée aux espèces sauvages d’IFAW adopte une approche multidimensionnelle. Nous soutenons le renforcement des capacités des forces de l’ordre et nous croyons fermement que le changement au niveau des politiques internationales et nationales est essentiel pour lutter contre la criminalité liée aux espèces sauvages. IFAW continue de jouer un rôle de pionnier en interrompant le commerce en ligne des espèces sauvages. Le Programme Criminalité liée aux espèces sauvages vise à réduire la demande du public pour les espèces sauvages et les produits dérivés illégaux par la sensibilisation.
renforcer les capacités des forces de l’ordre
La pandémie de COVID-19 a plus que jamais mis en lumière les problèmes liés au commerce légal et illégal des espèces sauvages. Mais loin des gros titres, des déclarations et des promesses, le travail quotidien des forces de l’ordre, souvent dangereux et peu prestigieux, se poursuit et IFAW a été présent avec ses partenaires tout au long de cette année tumultueuse.
Malgré les difficultés et les restrictions imposées par la pandémie, nos projets ont permis de former un total de 479 membres des forces de l’ordre dans huit pays, sur quatre continents. Notre soutien aux opérations a permis à nos partenaires de saisir plus de 350 kilos d’ivoire d’éléphant et des centaines de kilos de viande de brousse et d’autres produits de contrebande, y compris des armes à feu illégales.
Au cours de l’exercice 2020, nous avons lancé deux nouvelles initiatives, l’Opération Jaguar en Bolivie, au Suriname et au Guyana et le projet Renseignement judiciaire pour le commerce illicite du guépard (LICIT) dans la Corne de l’Afrique.
protéger les jaguars
L’Opération Jaguar (financée par la Nationale Postcode Loterij et dirigé par l’UICN Pays-Bas) propose une formation au personnel des diverses agences gouvernementales chargées de lutter contre la criminalité liée aux espèces sauvages, ainsi qu’aux procureurs et aux juges, qui sont des éléments essentiels du système juridique souvent négligés par les organisations de protection de la nature. Avant que les restrictions de voyage liées au COVID-19 n’entraînent une pause dans certaines activités, nous avons pu travailler avec 26 membres de sept agences différentes, sous la direction de la Commission de conservation et de gestion de la faune du Guyana. Nous avons adapté certaines de nos méthodes de formation et le contenu des cours afin de les rendre accessibles en distanciel et nous chercherons à utiliser davantage ces méthodes tant que les restrictions de voyage subsisteront.
combattre le trafic de guépards
Le Projet LICIT (financé par le Illegal Wildlife Trade Challenge Fund du gouvernement britannique et dirigé par la Cheetah Conservation Foundation) répond à la nécessité de renforcer la législation et son application tout en intensifiant la coopération transfrontalière pour lutter contre le trafic de guépards. IFAW aide à établir des réseaux d’organisations et de personnes pour empêcher que les petits des guépards soient retirés de leur tanière et vendus au secteur des animaux de compagnie exotiques. Malheureusement, les éleveurs de bétail en Éthiopie, en Somalie et au Somaliland le font souvent pour protéger leur bétail des prédateurs.
Nos formateurs experts travailleront avec les membres des forces de l’ordre de toute la région pour les aider à lutter contre ce commerce dévastateur. On estime que près de 300 petits jaguars sont victimes chaque année du trafic illégal dans la région. À ce rythme, il ne faudra pas longtemps avant que les populations ne soient localement éteintes.
lutter contre les réseaux de trafic d’espèces sauvages
Les équipes d’IFAW en Afrique australe et orientale continuent de poursuivre leurs avancées sur les réseaux de trafic de produits issus d’animaux sauvages. En Zambie, plus de 114 kilos d’ivoire ont été saisis, ainsi que des écailles de pangolin et des peaux de léopard. Parmi les personnes arrêtées se trouvait un certain nombre de citoyens d’autres pays de la région, ce qui souligne la longueur et le caractère multinational des filières de trafic. Les équipes du Kenya Wildlife Service (KWS) et les écogardes communautaires soutenus par IFAW ont saisi plus de 110 kilos d’ivoire et de viande de brousse qui avaient été braconnés sur des éléphants et des populations vulnérables de girafes.
assurer la survie des singes magot
Nous avons refusé de rester les bras croisés pendant que les singes magot, une espèce de singe originaire des montagnes de l’Atlas en Algérie et au Maroc, étaient poussés au bord de l’extinction. Les estimations faisaient état de seulement 10 000 individus restants dans le monde. En partenariat avec Animal Advocacy and Protection (AAP) et le Département des Eaux et forêts du Maroc, IFAW a contribué à la création de Born to Be Wild, un projet visant à mettre fin au braconnage et à la contrebande de singes magot, à renforcer les capacités de répression et à sensibiliser les communautés locales et les touristes. Born to Be Wild est financé par la Nationale Postcode Loterij.
Born to Be Wild est en place depuis trois ans dans le parc national d’Ifrane, au Maroc, où 10 gardes locaux patrouillent nuit et jour sur 12 500 kilomètres carrés. Nous voulions voir les singes magot et les humains cohabiter harmonieusement. Nous avons donc fait appel à des gardes locaux pour échanger avec les visiteurs du parc et mener des activités éducatives de sensibilisation dans plus de 30 écoles des environs. Nous avons également reconnu que les agriculteurs locaux subissaient des pertes à cause de la présence de singes qui se nourrissent dans leurs cultures. C’est pourquoi nous avons contribué à la création de la Cherry Tree Association, un groupe de 50 agriculteurs qui discutent des défis et travaillent ensemble à la recherche de solutions.
Grâce à tout ce travail, la population des singes magots a augmenté de 31 % en trois ans depuis 2017.
Nous nous sommes également efforcés de relever les défis au-delà des frontières du parc national d’Ifrane. Nous avons enquêté et analysé les marchés commerciaux locaux et identifié les circuits de trafic de l’Afrique du Nord vers l’Europe qui sont utilisés pour la contrebande d’animaux sauvages comme les singes magot, les tortues et les chardonnerets élégants. Nous avons formé les autorités à l’identification des espèces faisant l’objet d’un commerce illégal et les avons aidées à procéder à des confiscations. Depuis le début de Born to Be Wild, plus de 400 animaux ont été confisqués et relâchés dans la nature, dont 12 singes magot.
combattre la criminalité liée à la faune sauvage dans l’écosystème Malawi-Zambie
Combattre la criminalité liée à la faune sauvage dans le Paysage Transfrontalier Malawi-Zambie est un projet sur cinq ans géré par IFAW et soutenu par USAID. Le projet s’étend sur un territoire transfrontalier de 7 000 kilomètres carrés qui comprend des parcs nationaux, des réserves naturelles, des réserves forestières, des zones de gestion du gibier et des terres communales.
IFAW joue un rôle actif dans la prévention de la criminalité liée aux espèces sauvages en travaillant avec des partenaires (et des sous-bénéficiaires) comme le Lilongwe Wildlife Trust, Wildlife Crime Prevention, et les départements des parcs nationaux et de la faune sauvage en Zambie et au Malawi.
Malgré les défis du COVID-19, l’impact du projet au cours de l’exercice 2020 a été significatif, avec notamment la saisie d’un total de 949 kilos d’ivoire illicite et l’arrestation de près de 600 braconniers et trafiquants d’animaux sauvages entre octobre 2019 et juin 2020.
Construire un meilleur avenir
Nous avons soutenu la formation de 50 enseignants pour assurer l’éducation à l’environnement. Malgré l’interruption de l’année scolaire due à la pandémie, ils ont pu dispenser une éducation à l’environnement à au moins 10 000 apprenants.
Nous avons également participé au développement des infrastructures, notamment par l’installation de trois mâts d’antenne VHF pour assurer la communication radio, un en Zambie et deux dans le parc national de Kasungu au Malawi, financée par la Société allemande pour la coopération internationale (GIZ). Les mâts VHF sont un outil de communication essentiel pour les écogardes à travers la frontière, leur permettant de rester en contact avec leurs homologues afin de prévenir la criminalité liée à la faune sauvage.
Un autre projet de construction important était la construction d’un pont reliant deux communautés clés près du parc national de Kasungu. Cela permet aux communautés de continuer à faire du commerce et aux enfants de se rendre à l’école en toute sécurité pendant la saison des pluies, lorsque des crues soudaines peuvent survenir.
Grâce à des initiatives pour des moyens de subsistance alternatifs, environ 39 872 $ ont été placés directement entre les mains de la communauté locale entre avril et juin 2020. Alors que 206 personnes ont directement bénéficié des revenus, chaque « soutien de famille » fait vivre en moyenne six personnes, ce qui signifie que plus de 1 000 membres de la communauté locale ont bénéficié de ces initiatives.
réduire la criminalité liée à la faune sauvage dans la Zone de conservation transfrontalière du Grand Kilimandjaro
IFAW continue de jouer un rôle important pour soutenir l’application des lois dans la Zone de conservation transfrontalière du Grand Kilimandjaro (TFCA), en travaillant avec les gardes communautaires et les agences de gestion de la faune du Kenya et de la Tanzanie pour mieux soutenir leurs efforts de sécurisation de cette vaste zone.
IFAW fournit un soutien logistique et technique aux 76 écogardes du Ranch collectif communautaire d’Olgulului, y compris les membres de l’équipe des Lionnes d’IFAW, une des premières équipes d’écogardes entièrement féminine de la région. Cette année, notre équipe a soutenu le déploiement de systèmes à l’échelle de la zone pour rassembler, évaluer et présenter des données sur les incidents de braconnage et de trafic, les conflits entre les hommes et les animaux sauvages, et de nombreux autres points de données essentiels pour gérer efficacement la zone et utiliser efficacement les ressources.
Au cours de l’exercice 2020, IFAW a organisé des réunions transfrontalières sur la sécurité entre les partenaires kenyans et tanzaniens afin d’améliorer le partage de renseignements et de promouvoir des opérations conjointes contre les bandes de trafiquants d’ivoire et de viande de brousse. IFAW a soutenu une opération du Kenya Wildlife Service (KWS) qui a abouti à la saisie de plus de 110 kilos d’ivoire et au démantèlement de trois réseaux responsables du trafic de produits dérivés d’espèces sauvages.
L’impact de la pandémie de COVID-19 a été important en Afrique de l’Est. La perte des revenus vitaux du tourisme entraîne l’épuisement des fonds nécessaires à l’application de la loi. Lorsque la pandémie s’est installée, la formation et le soutien en personne sont devenus difficiles. IFAW a donc décidé de fournir un soutien logistique au KWS, notamment du carburant, des rations et du matériel pour permettre aux écogardes de rester sur le terrain.
améliorer la sécurité dans l’écosystème du Grand Virunga
Grâce au soutien financier de l’Union européenne, IFAW (en partenariat avec l’UICN-Pays-Bas) a entamé, au cours de l’exercice 2020, la dernière année de son projet de soutien aux forces de l’ordre et aux communautés dans le parc national de la Reine Élisabeth en Ouganda et dans le parc national des Virunga en République démocratique du Congo.
Nos experts ont formé plus de 35 membres des forces de l’ordre et du personnel de renseignement des deux parcs, en se concentrant sur la lutte contre le trafic transfrontalier d’espèces sauvages. À la mi-2020, nous avons construit un avant-poste de 12 écogardes dans le parc national de la Reine Élisabeth et l’avons cédé à la Uganda Wildlife Authority (UWA). Cette installation stratégiquement située permettra aux écogardes ougandais de sécuriser la limite occidentale du parc et de contrer les activités des braconniers et des trafiquants qui avaient auparavant le champ libre dans cette partie importante de l’écosystème.
En plus de soutenir un certain nombre de patrouilles conjointes entre les écogardes congolais et ougandais, IFAW assiste un certain nombre d’observateurs communautaires de la faune sauvage qui contribuent aux opérations du parc en fournissant des informations et en servant de pont entre les communautés et la direction du parc. En collaboration avec l’UWA, les activités de nos observateurs ont permis d’arrêter et de poursuivre 36 braconniers et de récupérer du matériel de piégeage, de la viande de brousse et des véhicules utilisés dans la contrebande transfrontalière.
Nous organisons des réunions qui permettent aux communautés de partager avec les écogardes de l’UWA leurs préoccupations et les difficultés qu’elles rencontrent dans la vie au contact des animaux sauvages. Nous travaillons également avec des informateurs au sein de la communauté locale pour aider le parc à lutter contre la criminalité liée à la faune sauvage, comme le braconnage et le trafic.
réduire l’offre de marché et la demande des consommateurs en Chine
Avec l’évolution rapide de la technologie sur internet, le commerce illégal d’animaux sauvages s’est déplacé depuis des années des plateformes hors ligne vers les plateformes en ligne. Toutefois, à mesure que les fournisseurs de plateformes renforcent leurs efforts pour réglementer la cybercriminalité liée à la faune sauvage, les vendeurs sont devenus plus vigilants et explorent constamment de nouvelles façons d’éviter la détection, notamment en passant de l’utilisation de mots de code à celle d’images, de courtes vidéos ou à la diffusion en direct pour transmettre les produits qu’ils vendent. La recherche et la surveillance traditionnelles par mot de code ne suffisent plus pour faire face à l’évolution de la tendance. Il est urgent de disposer d’un outil capable de reconnaître les produits issus d’espèces sauvages couramment commercialisés.
collaboration avec des sociétés sur internet pour promouvoir la conservation de la faune sauvage
IFAW travaille en étroite collaboration avec d’importantes sociétés sur internet en Chine afin de sensibiliser le grand public à la conservation de la vie sauvage. En janvier 2020, IFAW, avec d’autres ONG, a travaillé avec Alibaba pour lancer l’initiative de conservation de la vie sauvage Ai Ling Plan (Prendre soin des êtres vivants), qui a attiré plus de 3 millions de visites sur son site. Le deuxième plus grand moteur de recherche chinois, Sogou, a lancé des campagnes avec IFAW en janvier et mars 2020 qui ont transformé la page d’accueil de Sogou en une page d’information sur la conservation de la faune, attirant plus de 44 millions de visiteurs en sept jours.
intégrer l’intelligence artificielle dans la lutte contre la cybercriminalité liée à la faune sauvage
En avril 2020, IFAW et Baidu ont lancé un outil d’intelligence artificielle (IA) pour identifier les images de produits issus d’animaux sauvages menacés qui sont commercialisés en ligne. Il s’agira d’un outil essentiel pour garder une longueur d’avance sur les personnes impliquées dans le commerce illégal. En effet, ces dernières changent constamment les mots et expressions qu’elles utilisent dans les annonces en ligne afin d’éviter toute détection.
Le Gardien IA des espèces menacées a été développé conjointement par IFAW et la plateforme d’apprentissage profond open source PaddlePaddle de Baidu. L’outil dispose actuellement d’une précision de 75 % pour reconnaître les images d’ivoire d’éléphant, de crocs, de peau ou de griffes de tigre ainsi que d’écailles et de griffes de pangolin. Jusqu’à présent, le Gardien IA a permis de reconnaître plus de 4 000 photos de produits illégaux provenant de la faune sauvage dans plus de 250 000 messages provenant de différentes plateformes chinoises en ligne. L’outil améliorera considérablement l’efficacité et la portée des recherches en ligne régulières d’IFAW et aidera à soutenir les agences de contrôle et les régulateurs de plateformes dans leurs efforts.
changer les comportements sociaux pour la faune sauvage
Pour réduire la demande de parties et de produits issus de la faune sauvage, IFAW mène des campagnes de communication visant à modifier le comportement de chaque consommateur et à créer un environnement propice à un changement social plus vaste. En s’appuyant sur les technologies du secteur privé, la campagne d’IFAW visant à promouvoir l’interdiction du commerce de l’ivoire et les répercussions juridiques de la consommation d’animaux sauvages, a pu atteindre le public ciblé avec précision. Avec le soutien de partenaires médias, dont JCDecaux Advertising (Shanghai), Dynamic Winning Partners Media Group, Beijing MTR, Beijing AirMedia United Advertising et d’autres, les annonces publiques d’IFAW ont été diffusées dans plus de 20 centres urbains en Chine.
Nous encourageons également nos partenaires du secteur privé à introduire des concepts respectueux de la vie sauvage dans leurs propres stratégies de marketing afin d’intégrer et d’amplifier les messages de la campagne d’IFAW. IFAW et InNail, l’une des principales marques haut de gamme de soins des ongles et de beauté en Chine, ont lancé conjointement une série de produits sur le thème de la conservation de la faune motivant les consommateurs avec le slogan « Agissons pour exclure les produits issus de la faune ».
En mars 2020, IFAW et Meituan, la plus grande plateforme de livraison de nourriture en Chine, ont lancé une campagne commune appelant les gens à s’abstenir de manger de la viande d’animaux sauvages. 17 000 commerçants de Meituan ont répondu à l’appel et ont promis de retirer la viande d’animaux sauvages des menus. Quelques jours après le lancement de la campagne, Meituan a retiré 7 514 commerçants vendant de la « viande d’animaux sauvages » de son site. Au cours de l’exercice 2020, IFAW a obtenu plus de 24 millions de dollars de dons en nature de la part des médias et du secteur privé chinois.
cybercriminalité liée aux espèces sauvages
La lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages repose non seulement sur la protection de celle-ci dans son habitat naturel, mais aussi sur le démantèlement des marchés de produits issus de la faune sauvage. Aujourd’hui, le plus grand marché est en ligne. C’est un marché sans frontières, toujours ouvert, qui met en relation les acheteurs et les vendeurs du monde entier en un simple clic. La pandémie mondiale a poussé encore plus loin le commerce en ligne, ce qui rend plus importante que jamais la poursuite du travail vital d’IFAW avec ses partenaires du secteur privé, les forums politiques internationaux et les consommateurs pour mettre fin à la cybercriminalité liée aux espèces sauvages et protéger certaines de nos espèces les plus menacées.
travailler avec des partenaires essentiels pour faire la différence ensemble
La Coalition pour Mettre Fin au Trafic d’Espèces Sauvages en Ligne continue de réunir les plus grandes entreprises technologiques, de l’e-commerce et des réseaux sociaux du monde entier en partenariat avec le Fonds mondial pour la nature (WWF), le réseau de surveillance du commerce de la faune sauvage (TRAFFIC) et IFAW pour une approche sectorielle visant à réduire le trafic d’espèces sauvages en ligne. La Coalition se concentre sur l’harmonisation des politiques d’entreprise, la collaboration au sein du secteur, la sensibilisation des utilisateurs, la mobilisation des observateurs citoyens, la formation approfondie des entreprises et l’amélioration de l’apprentissage machine.
En mars 2020, pour le deuxième anniversaire de la coalition, IFAW, WWF et TRAFFIC ont publié Offline and In the Wild, un rapport présentant les succès de la coalition, avec plus de trois millions d’annonces d’espèces interdites bloquées ou supprimées, près de 470 employés formés et plus de 4 500 annonces signalées aux entreprises par les observateurs citoyens (cyber spotters).
A la suite d’une collaboration de plusieurs années avec IFAW France, Leboncoin a rejoint la coalition en Juillet 2019, devenant ainsi la première plateforme fondée en Europe à y adhérer. L’allemand Deine Tierwelt s’est ajouté à la liste peu après.
Au cours de l’exercice 2020, IFAW a fièrement lancé son programme d’observateurs citoyens avec 29 volontaires formés en Allemagne, en France et en Chine. Les bénévoles surveillent les plateformes de commerce en ligne et signalent les annonces soupçonnées de proposer des animaux vivants ou des parties d’animaux. Ils ont identifié plus de 3 000 annonces d’animaux sauvages à supprimer sur 10 plateformes.
En France, l’objectif a consisté à réaliser des veilles sur les trois plateformes avec lesquelles nous travaillons, Leboncoin, Naturabuy et Marche.fr. Au cours de l’exercice, nous avons poursuivi notre collaboration avec les autorités, en particulier sur la question de la criminalité en matière d’espèces sauvages. Celles-ci ont d’ailleurs été destinataires de plusieurs annonces suspectes relevées durant les programmes de surveillance d’IFAW.
IFAW continue également à travailler avec des partenaires sur un projet de deux ans visant à contrer les criminels qui se livrent au trafic d’animaux sauvages dans ou via l’UE. Financé par le Fonds pour la sécurité intérieure de la Direction générale de la migration et des affaires intérieures de la Commission européenne, cette initiative est mise en œuvre par une coalition comprenant IFAW, WWF, INTERPOL et les douanes belges, avec le soutien en nature de TRAFFIC. Le projet « Perturber et démanteler les cybercriminels liés aux espèces sauvages et leurs réseaux dans l’Union européenne » contribue à former les douaniers, les policiers et les autres agents chargés de faire respecter la loi dans toute l’UE afin de détecter et de décourager le trafic d’espèces sauvages. Il s’engage également auprès des entreprises de livraison et de technologie en ligne.
Dans le cadre de ce travail avec les acteurs politiques et décisionnaires, nous menons également nos actions de plaidoyer auprès d’eux, en faveur d’une meilleure protection des animaux : à ce titre, nous avons développé à leur intention, une infographie présentant les procédures à mettre en place pour mieux prendre en charge les animaux sauvages vivants confisqués.
réaliser des progrès grâce aux forums politiques internationaux
Le lobbying efficace d’IFAW a contribué à ce que les parties adoptent des amendements importants lors de la CoP18 de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), qui s’est tenue à Genève, en Suisse, en août 2019. Les amendements portent spécifiquement sur la criminalité liée à la faune sauvage sur internet et demandent aux parties d’évaluer ou de développer des mesures nationales pour s’assurer qu’elles répondent suffisamment à ce problème et que des ressources adéquates sont disponibles pour enquêter sur ces crimes.
Les amendements permettront d’établir des programmes de surveillance nationaux et de collaborer avec des plateformes en ligne pour sensibiliser le public. Lors de la conférence, la nouvelle secrétaire générale de la CITES, Yvonne Higuero, a pris fait et cause pour la question de la cybercriminalité liée à la faune sauvage, en la mentionnant dans nombre de ses discours et dans ses remarques de clôture.
La cybercriminalité liée à la faune sauvage était également à l’ordre du jour de la Conférence régionale des Amériques sur le commerce illégal des espèces sauvages, la première conférence de haut niveau sur le commerce illégal des espèces sauvages sur le continent américain. Des pays d’Amérique du Nord, centrale et du Sud ainsi que des Caraïbes se sont réunis pendant deux jours à Lima, au Pérou, en octobre 2019, afin d’identifier les moyens de lutter contre la criminalité liée aux espèces sauvages. Vingt et un signataires se sont engagés à « lutter contre la criminalité liée aux espèces sauvages sur internet en prévoyant des peines et des sanctions efficaces ».
positionner IFAW comme un précurseur mondial en matière de cybercriminalité liée à la faune sauvage
IFAW continue de renforcer sa réputation d’organisation phare dans la lutte contre la cybercriminalité liée à la faune sauvage dans le monde. Au cours de l’exercice 2020, nous avons fourni une expertise précieuse aux entreprises, aux gouvernements, aux forces de l’ordre, aux organismes intergouvernementaux, aux investisseurs et aux consommateurs. Il s’agit par exemple de mettre à disposition l’étendue de l’expérience et de l’expertise d’IFAW lors de :
- La CoP18 de la CITES
- La Conférence régionale des Amériques sur le commerce illégal des espèces sauvages au Pérou (octobre 2019)
- Le Groupe de travail d’INTERPOL sur la Criminalité liée aux espèces sauvages à Singapour (novembre 2019)
- L’atelier criminalité liée à la faune sauvage de la Conférence générale pour l’équipement des forces de police (GPEC) à Francfort, en Allemagne (février 2019)
- L’évènement de la Coalition pour Mettre Fin au Trafic d’Espèces Sauvages en Ligne à New York (mars 2020)
- La présentation en ligne sur la lutte contre la cybercriminalité liée à la faune sauvage pour les postes clés de ByteDance (la maison mère de Tiktok/Douyin) (mai 2020)
établissement d'un centre ouest-africain d'excellence régionale pour l'entraînement des chiens de travail au Bénin
L'utilisation de chiens de détection contre le braconnage et le trafic de faune sauvage s'est répandue en Afrique orientale et australe ainsi qu'en Asie, tandis que l'Afrique occidentale est à la traîne dans ce domaine. En outre, des questions se sont posées sur le bien-être des chiens à l'entraînement et sur le terrain : on a notamment pointé l'absence de normes et de bonnes pratiques pour la formation des chiens et de leurs maîtres ainsi que les soins à apporter aux animaux. Par son expertise combinée dans la protection et le bien-être des animaux, IFAW France développe un nouveau modèle d'entraînement et de déploiement des unités canines (chiens de détection) afin de lutter contre la criminalité relative aux espèces sauvages en définissant des critères rigoureux de bien-être des animaux et des bonnes pratiques vouées à devenir la norme.
Au cours de l’exercice, conformément au protocole d’accord signé en mai 2018 avec le gouvernement béninois, IFAW France a équipé la brigade canine de deux véhicules adaptés au transport d’unités canines, formé durant cinq mois les quatre premières unités canines policières dédiées à la détection de spécimens sauvages tels que l’ivoire d’éléphant ou les écailles de pangolins. Ces quatre agents ont pu être certifiés lors de l’inauguration de la brigade cynophile de Cotonou totalement rénovée par IFAW, en présence du Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique et du Directeur général de la Police Républicaine. Le projet est piloté sur place par un formateur français d'IFAW, expert dans la gestion des chiens de détection. En raison de son approche alliant bien-être animal et conservation des espèces, IFAW a été invité à présenter ce projet au Championnat national des chiens militaires 2019 qui s’est tenu à Suippes.
Tenez-vous informé(e) et prêt(e) à agir.