politique internationale
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Chez IFAW, lorsque nous parlons d’habitats sécurisés pour les lieux où les animaux ont élu domicile, nous entendons plus que la simple sécurité du territoire. Nous ne pouvons pas être certains que ces habitats et ces espèces seront protégés au fil du temps si les deux ne sont pas adéquatement protégés par la législation et les politiques. C’est pourquoi IFAW s’engage si activement dans un travail de sensibilisation tant au niveau national qu’international.
IFAW participe depuis longtemps au développement des accords environnementaux multilatéraux (AEM) pour s’assurer que leurs décisions sont dans le meilleur intérêt de la faune du monde. L’impact de la pandémie mondiale pour l’exercice 2020 a fait que beaucoup de ces réunions se déroulent virtuellement ou sont reportées. Cependant, malgré ces difficultés, le travail politique international essentiel d’IFAW se poursuit ; nous prêtons notre expertise en soutenant nos partenaires, les gouvernements et les autres décideurs pour mettre en œuvre le travail convenu et nous continuons à préconiser des changements positifs pour certaines de nos espèces les plus vulnérables.
Dans le cadre du prochain Congrès mondial de l’UICN, IFAW a soumis une motion relative à la cybercriminalité en matière d’espèces sauvages. IFAW France a eu l’occasion de présenter cette motion lors du Forum de Conservation européen de l’UICN, qui s’est tenu en juillet 2019 à Rotterdam. Cet évènement nous a permis de recueillir divers co-sponsors pour soutenir notre projet de motion auprès de l’UICN, qui a finalement été accepté. Prochaine étape : sa validation finale par l’ensemble des membres lors du Congrès mondial en janvier 2021.
protection accrue des espèces de requins et de raies
De nouvelles protections importantes en vertu du droit international ont été accordées pour un certain nombre d’espèces prioritaires pour IFAW lors des principaux forums politiques mondiaux au cours de l’exercice 2020. On peut noter, entre autres, une victoire majeure en matière de conservation pour de nombreuses espèces de requins et de raies menacées d’extinction, dont certaines sont au bord de l’extinction en raison de l’ampleur du commerce international de leurs ailerons et de leur viande.
Un chiffre record de 18 espèces se sont vu attribuer les protections clés de l’Annexe II lors de la 18e Conférence des parties ( CoP18) à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), qui s’est tenue à Genève, en Suisse, en août 2019. La liste comprend le requin-taupe bleu et le petit requin taupe menacés (certains des requins les plus pêchés au monde), six espèces de raies-guitares et dix espèces de raies de la famille des rhinidaes, dont neuf sont en voie de disparition. En outre, IFAW a obtenu des subventions pour aider à appliquer les listes de requins de la CITES au Moyen-Orient, en Afrique du Nord, en Amérique latine et dans les Caraïbes.
Une victoire importante a également été obtenue pour le requin océanique, en danger critique d’extinction, lors de la 13e Conférence des parties (CoP) de la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage (CMS) des Nations Unies à Gandhinagar, en Inde, en février 2020. Les représentants des 130 gouvernements membres ont accepté une proposition visant à inscrire le requin océanique sur l’Annexe I de la CMS, le plus haut niveau de protection du forum. Cela signifie qu’il est désormais interdit de capturer ce requin dans toute son aire de répartition.
Autrefois considéré comme l’un des requins tropicaux les plus communs au monde, le requin océanique est un prédateur supérieur et joue un rôle crucial dans les écosystèmes marins. Il est aujourd’hui l’une des espèces de requins les plus menacées par la surpêche, en raison de la demande internationale pour de la soupe d’ailerons de requins. Le renforcement de la protection est vital pour la survie de l’espèce.
victoire importante pour la conservation des jaguars
IFAW s’est associé aux gouvernements de toute l’Amérique latine pour obtenir une victoire importante pour les jaguars lors de 13e Conférence des parties (CoP) de la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage (CMS) des Nations Unies à Gandhinagar, en Inde, en février 2020. L’espèce menacée a reçu le plus haut niveau de protection du forum, qui la protégera sur toute son aire de répartition, qui s’étend des États-Unis à l’Argentine et dans presque tous les pays intermédiaires. Cette nouvelle protection juridique stimulera la coopération régionale pour contrer les menaces qui pèsent sur les jaguars, à savoir la perte et la fragmentation de l’habitat et le commerce illégal croissant de parties de jaguars.
Une action urgente est fondamentale pour sauver le jaguar, 40 % de son habitat ayant été perdu au cours des 100 dernières années. Bien qu’il soit également la cible du commerce illégal d’espèces sauvages, la poursuite de la destruction de l’habitat et des corridors migratoires essentiels constitue probablement la plus grande menace pour la survie de cet animal emblématique. Il s’agit du plus grand félin endémique des Amériques et du troisième plus grand félin au monde. Il est vital de stopper la perte d’habitat et la destruction des couloirs de migration, en particulier pour les populations isolées et menacées, si l’on veut que le jaguar survive à travers les Amériques.
L’inscription aux Annexes I et II encouragera une plus grande coopération régionale, en particulier pour la gestion des populations transfrontalières, le maintien ou la création de couloirs migratoires clés pour les populations isolées, et la prévention de nouvelles pertes d’habitat et du déclin des populations de jaguars.
Alors que le jaguar est considéré comme « Quasi menacé » au niveau mondial, 13 États de l’aire de répartition ont déclaré le jaguar « Menacé », quatre « Vulnérable » et deux ont déjà souffert d’extinctions locales. Sur proposition conjointe de six pays d’Amérique latine, il s’agissait du plus grand nombre de coproposants jamais enregistré pour une proposition à la CMS, à l’exclusion de ceux parrainés collectivement par tous les États membres de l’UE. Cela prouve la force du soutien régional à cette espèce phare.
IFAW aide également les gouvernements à mettre en œuvre ces décisions par le biais de l’Opération Jaguar, un projet commun visant à mettre fin au braconnage et au commerce illégal des parties de jaguar, en mettant l’accent sur la formation des écogardes et l’application de la loi en Bolivie, au Suriname et au Guyana.
empêcher les tentatives de reprise du commerce de l’ivoire et des rhinocéros
Les tentatives de reprise du commerce international de l’ivoire en autorisant la vente des stocks d’ivoire ont été totalement rejetées à la 18e CoP de la CITES, grâce aux efforts d’IFAW et de ses partenaires. De la même manière, une proposition visant la reprise du commerce de cornes de rhinocéros blanc a également échoué.
Au lieu de cela, les gouvernements de la CITES ont choisi de renforcer la pression sur les pays pour qu’ils ferment leurs marchés intérieurs de l’ivoire, en demandant aux pays ayant des marchés de l’ivoire importants encore actifs, tels que l’UE et le Japon, de faire part des mesures supplémentaires qu’ils envisagent de prendre. Cela fait suite à l’annonce de la fermeture des principaux marchés de l’ivoire en Chine, aux États-Unis et au Royaume-Uni ces dernières années pour faire face à la crise du braconnage des éléphants.
Un élément important pour mettre fin au commerce illégal consiste à empêcher les criminels de blanchir des produits illégaux sur les marchés légaux. Il est donc essentiel que la conférence réitère la nécessité pour les gouvernements de s’attaquer à ces marchés légaux de l’ivoire. L’UE a promis de prendre de nouvelles mesures pour s’attaquer à ce marché gigantesque dans ses 28 États membres. L’Australie a également annoncé son intention d’interdire le commerce intérieur de l’ivoire et de la corne de rhinocéros.
Alors que les populations d’éléphants et de rhinocéros ont été décimées par le commerce de leurs défenses et de leurs cornes, il est important que la porte du commerce international reste résolument fermée pendant que nous travaillons à réduire la demande des consommateurs pour ces produits.
Grâce au travail novateur d’IFAW pour révéler l’étendue du commerce en ligne de l’ivoire et d’autres produits de la faune sauvage, la CITES a également demandé des actions plus importantes pour s’attaquer aux marchés en ligne de la faune sauvage. IFAW a donné suite à cette victoire à la CITES en profitant de sa récente adhésion à l’UICN pour soumettre un projet de résolution au prochain Congrès de l’UICN (reporté en raison du COVID-19) afin d’appeler à de nouvelles actions dans le domaine de la cybercriminalité liée aux espèces sauvages. L’expertise pointue d’IFAW sur cette question aide également les gouvernements à mettre en œuvre ces décisions.
Les éléphants étaient également à l’ordre du jour de la CMS, en particulier l’éléphant d’Asie qui a été inscrit pour la première fois et l’Inde, pays hôte, a annoncé son intention de travailler avec d’autres pays de l’aire de répartition de l’éléphant d’Asie pour conclure un accord régional prévoyant des actions collectives pour préserver l’animal, qui est classé comme « En danger » par la Liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Les éléphants d’Asie souffrent de la perte et de la fragmentation de leur habitat ainsi que de l’abattage illégal pour leur ivoire et d’autres produits, comme la peau, qui a favorisé le braconnage pour répondre à une demande croissante de bijoux en peau d’éléphant. En outre, les éléphants d’Asie sont régulièrement victimes de représailles en raison des conflits entre l’homme et l’éléphant et peuvent être tués au contact des infrastructures humaines, notamment lors de collisions sur les routes et les voies ferrées.
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